Les dépenses de santé dérapent encore plus que prévu

Par latribune.fr  |   |  520  mots
Le dérapage était attendu mais il est encore plus spectaculaire que prévu : les dépenses d'assurance maladie du régime général de la Sécurité sociale ont progressé de 6% en 2001 par rapport à 2000, pulvérisant l'objectif de 3,5% fixé par le parlement. Et cela même si, par ailleurs, la bonne progression des recettes aura permis à la Sécu de terminer l'année en excédent (lire ci-contre).Ces chiffres définitifs publiés vendredi par la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM) marquent donc une détérioration encore plus marquée que les chiffres provisoires de la mi-janvier ne le laissaient attendre. Une augmentation des dépenses de 5,6% était alors prévue.En définitive, les dépenses du régime général se sont donc élevées à 88,7 milliards d'euros, indique la CNAM dans un communiqué. Le dérapage incombe en particulier aux soins de ville, qui ont augmenté de 7,4% contre un objectif de 3%. A l'intérieur de cette enveloppe, les honoraires médicaux et dentaires croissent de 3,9%, derrière les prescriptions (médicaments et professions prescrites telles que les infirmières ou les kinés) qui ont fait un bond de 8,9% et les indemnités journalières de 9,1%. S'agissant des médicaments, la progression de 8,9% se révèle un peu moins élevée que l'année précédente. En 2000, la hausse avait en effet été de 11 %. La ralentissement relatif du dérapage tient à la baisse du taux de remboursement de certains médicaments (vasodilatateurs, etc.) et au fait qu'il n'y a pas eu d'épidémie l'an dernier. Le "plan médicament" décidé en juillet n'a eu que peu d'impact sur 2001, les prix ayant été baissés en fin d'année.Les autres grands postes de dépenses de santé se sont montrés plus sages : l'hôpital public augmente de 4,8% contre 3,4% prévu, les cliniques privées de 3,0% contre 3,3% et le secteur médico-social de 6,7% contre 5,8% initialement prévus.Ces chiffres confirment en tout cas que les soins de ville, et notamment les prescriptions des médecins, sont au coeur de l'augmentation continue des dépenses médicales. Même si les généralistes pourront faire valoir que leurs propres rémunérations sont demeurées raisonnables, avec une augmentation de 3 %. Des informations qui tombent à pic pour la seconde "journée sans toubib" organisée par la CSMF et le SML, les syndicats de médecins hostiles à l'accord signé récemment par le syndicat MG-France et les caisses d'assurance-maladie. Ces syndicats réclament une hausse importante des honoraires médicaux. Selon le président de la CSMF, cette journée d'action de vendredi a été suivie par 80% des généralistes, une revendication identique à celle concernant la première "journée sans toubib". Même si les caisses d'assurance-maladie affirment n'avoir constaté ce jour-là qu'une diminution de 25% des transmissions de feuilles de soins. Reste que les syndicats contestataires ne comptent pas en rester là. La prochaine étape de leur mouvement consistera en l'organisation d'une grande manifestation à Paris, le dimanche 10 mars, sur le thème "La Santé avant tout".latribune.f