Duisenberg souligne à nouveau la nécessité de l'équilibre budgétaire

Maintenir la pression sur les Etats membres de l'euro - à commencer par la France - pour qu'ils poursuivent la réduction des déficits budgétaires semble décidément faire partie des priorités de la Banque centrale européenne. Et son président, Wim Duisenberg, ne manque pas une occasion de rappeler les gouvernements de l'Union à leurs engagements dans ce domaine. Profitant d'une audition par la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen, le patron de l'institut d'émission européen a réaffirmé aujourd'hui la nécessité du respect du pacte de stabilité. "Laissez-moi souligner avec force que tous les Etats concernés doivent respecter leur engagement de parvenir à un budget à l'équilibre d'ici 2003 ou 2004". "En outre, poursuit-il, les gouvernements devraient mener des réformes ambitieuses touchant à l'ampleur et à la structure des dépenses et des recettes publiques, pour créer des marges de manoeuvre permettant de nouvelles réductions fiscales et pour absorber les coûts budgétaires du vieillissement de la population". Des recommandations qui, même si elle n'est pas citée, visent à l'évidence la France, alors que Jacques Chirac et son nouveau gouvernement semblent disposés à remettre en cause le retour à un strict équilibre budgétaire en 2004. Les déclarations du président français réélu et de son Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, ont déjà valu à Paris plusieurs remontrances des instances européennes (lire ci-contre). Pour Wim Duisenberg, au-delà de la réduction des déficits, le risque de reprise de l'inflation constitue l'autre grand sujet de préoccupation. "Les perspectives en terme de stabilité des prix semblent moins favorables aujourd'hui qu'elles ne l'étaient au début de l'année", a-t-il expliqué aux députés, tout en soulignant les incertitudes sur la vigueur de la reprise économique. Il a cependant souligné que la politique monétaire de la BCE est toujours "appropriée" et qu'il "n'y a pas de raison de s'alarmer". Après la signature, la semaine dernière en Allemagne, d'un accord prévoyant des hausses de salaire de 4% cette année et l'an prochain, le président de la BCE a évidemment cité les risques de dérapage des hausses de salaires parmi les facteurs remettant en cause la stabilité des prix. "Les perspectives de stabilité des prix dépendent largement de la modération salariale", a-t-il résumé. "C'est une erreur de croire que des salaires élevés vont, à eux seuls, accroître la demande réelle. Au contraire, des revendications salariales excessives vont accroître les coûts et engendrer des pressions inflationnistes". Sur ce chapitre, même si l'Allemagne est visée au premier chef, la France n'est pas épargnée par ces préoccupations, alors que s'ouvre le débat désormais traditionnel sur la nécessité ou non de donner un "coup de pouce" au SMIC.
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