La croissance française résiste... pour l'instant

La publication ce matin des chiffres de la croissance pour la France au deuxième trimestre n'a pas réservé de mauvaise surprise. Le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,5%, comme au trimestre précédent (chiffre révisé en hausse de 0,1 point). Sur un an, la croissance s'élève à 1%.Les dépenses de consommation des ménages se sont quelque peu accélérées entre le premier et le deuxième trimestres, passant de +0,3% à +0,5%, et ont contribué pour 0,3% à la croissance du PIB. Si le commerce extérieur contribue également positivement à la progression de l'activité, ce n'est en revanche pas le cas des stocks. Mais l'élement le plus inquiétant de ces statistiques réside dans le net recul de l'investissement des entreprises : -0,4% au deuxième trimestre (après+0,5% au premier trimestre). L'essoufflement de l'économie allemande, la faiblesse de la conjoncture américaine, l'effondrement des marchés boursiers sont autant de facteurs pesant négativement sur le moral des chefs d'entreprises. Faute de signes annonciateurs d'une reprise forte, ils préfèrent puiser dans les stocks pour servir la demande et gèlent leurs programmes d'investissement ainsi que leurs projets d'embauches. Dans ce contexte, la déterioration du marché de l'emploi en France devrait se poursuivre dans les mois à venir. Reste à savoir dans ce cas si les Français, préoccupés par cette dégradation continue de la conjoncture, ne seront pas tentés de mettre un frein à leurs dépenses, coupant ainsi le dernier moteur de la croissance française. L'Insee tire d'ailleurs les premiers enseignement de la situation, en annonçant qu'il "sera certainement amené à réviser en baisse" sa prévision d'une croissance de 1,4% du PIB français en 2002. Pour Philippe Waechter, chef économiste de Banques Populaires Asset Management, "la croissance 2002 sera de 1%". Si ce scénario se vérifait, l'hypothèse de voir l'activité progresser de 3% en 2003 paraît très improbable. De quoi accroître les pressions sur le gouvernement Raffarin alors même qu'il éprouve déjà des difficultés à boucler son budget pour l'année prochaine.latribune.f
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