Face aux incertitudes actuelles, les Français ne savent plus sur quel pied danser, et leur manière de consommer s'en ressent. D'un mois sur l'autre, les dépenses de consommation en produits manufacturés (27% de la consommation totale) font du yo-yo. En recul de 0,9% en septembre, elles avaient rebondi de 1,6% en octobre avant de se replier très nettement le mois dernier : -1,7%. Ce dernier chiffre est d'ailleurs une déception dans la mesure où les économistes tablaient sur une baisse bien moindre, de l'ordre de -0,1%. Sur un an, la progression des dépenses de consommation est désormais de 0,8%. Selon Laure Maillard, économiste chez CDC-Ixis, ces chiffres sont "en ligne avec sa prévision d'une croissance au quatrième trimestre de seulement 0,2%".Les dépenses reculent en particulier dans le "champ commerce" en novembre, (c'est-à-dire hors automobiles, pneus, pièces détachées et produits médicaux) : -2,1% après +1,9% en octobre, du fait de la baisse dans le textile-cuir (-9,6%). Le consommation, dernier moteur de la croissance française cette année, est un indicateur particulièrement surveillé dans la mesure où sa bonne tenue conditionne une bonne partie de l'activité économique depuis deux ans. Si elle venait à fléchir dans les mois qui viennent, sous l'effet de moindres baisses d'impôt et de la hausse du chômage, il faudrait alors que les investissement des entreprises prennent le relais après un an de contraction et de gel. C'est d'ailleurs le scénario échafaudé par l'Insee dans sa dernière note de conjoncture (lire ci-contre) intitulée "La croissance à petits pas". Les économistes de l'Institut de statistique estiment qu'un redémarrage de l'investissement des entreprises devrait être perceptible au printemps, grâce notamment à une stabilisation des cours de Bourse et à un assouplissement des conditions de financement.

latribune.fr

20 Oct 2008, 5:55

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