Stabilisation de la production manufacturière française en mars

La reprise de l'industrie française reste timide et mesurée. Tels sont les enseignements que l'on peut tirer de l'indice de la production industrielle de l'Hexagone publié mercredi matin par l'Insee. En mars, la production manufacturière (production industrielle hors énergie et agro-alimentaire) a progressé de 0,2% sur le mois. Il s'agit de la plus faible progression depuis décembre dernier. Elle est nettement en deçà du consensus des économistes réalisé par l'AFP, qui prévoyait une hausse de 0,5% en mars. Surtout, il s'agit d'un net coup d'arrêt par rapport aux progressions enregistrées au cours des deux derniers mois (+1% pour janvier et +1,1% en février). L'ensemble de la production industrielle progresse, comme en février, de 0,5% en un mois en raison de la bonne performance (+2,9%) d'un secteur énergétique dopé par la hausse du prix du pétrole.Ce ralentissement s'explique d'abord par la faiblesse persistante de l'investissement en France. La production de biens intermédiaires ne progresse que de 0,3% en mars, alors qu'en février, elle avait gagné 1,8%. Sans véritable dynamique de la demande, les entreprises restent prudentes et ne se lancent pas dans une politique de reconstitution massive des stocks. Il en va de même pour les biens d'équipement qui, en mars, voient leur production s'effriter (-0,3% après +0,3% en février).Par ailleurs, l'atonie de la consommation n'offre pas à l'industrie française un relais de croissance suffisant. Ainsi, en mars, la production de biens de consommation est quasi-stable (-0,1%) après avoir reculé de 0,3% en février. Le secteur de la construction, de son côté, fait toujours grise mine puisque sa production affiche un recul de 0,5% en mars. Seule exception notable dans ce sombre tableau de l'industrie hexagonale, l'automobile dont la production bondit une nouvelle fois (+1% après +2,6% en février). Cette tendance est plutôt bon signe, mais elle risque d'être insuffisante.Ce chiffre confirme l'atonie de la conjoncture française actuelle. Certes, la reprise est confirmée puisque la production manufacturière du premier trimestre 2002 est supérieure à celle du trimestre précédent (+0,7%). Mais, la vigueur de la reprise reste limitée. La production manufacturière du premier trimestre 2002 reste ainsi inférieure de 1,7% à celle du premier trimestre 2001. Une situation qui semble se confirmer dans l'ensemble de la zone euro puisque, ce matin, la production industrielle italienne de mars accusait un recul de 0,7% sur un mois. Nul doute que la BCE devra prendre cette situation délicate en compte au moment de sa décision sur un relèvement possible des taux.
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