Ni euphoriques, ni désespérés, les Français restent prudents quant à la conjoncture actuelle. Après avoir connu un sévère coup de blues cet été, les ménages avaient redressé la tête en octobre. L'indicateur résumé d'opinion des ménages était revenu à - 16. En novembre, cet indice établi par l'Insee est resté à ce niveau. Parmi les cinq sous-indices dont cet indicateur est la moyenne arithmétique, restent stables l'opinion des Français sur l'opportunité d'acheter en ce moment des biens importants et celle sur l'évolution récente de leur situation financière personnelle. Pour Laure Maillard, économiste chez CDC-Ixis, "le rebond des marchés financiers et la baisse des prix pétroliers ont contribué positivement mais sont contrebalancés par les inquiétudes sur l'emploi qui tempèrent les élans des ménages".Cette stabilisation du moral des Français demeure d'ailleurs fragile. En effet, ils demeurent inquiets quant à l'évolution de leur situation financière personnelle. Cette préoccupation trouve sans doute sa source dans leur appréciation du marché du travail. Alors que l'indice mesurant l'opinion des ménages quant aux perspectives d'évolution du chômage s'était redressé en octobre, il rechute ce mois ci pour revenir à son niveau de septembre. Faut-il dans ces conditions s'inquiéter quant à la capacité de résistance de la consommation, dernier moteur de la croissance en France actuellement? Non, répond Marc Touati, économiste chez Natexis Banques Populaires. Selon lui, les ménages "sont toujours loin du catastrophisme". De plus, ils pourraient, si le besoin s'en fait sentir, arbiter entre épargne et consommation afin de maintenir leur niveau de vie actuel. L'enquête de l'Insee montre que les Français jugent aujourd'hui l'épargne moins opportune que par le passé. Le taux d'épargne en France atteint des niveaux historiques à 17% du revenu disponible, des économies qui constituent une réserve financière non négligeable à l'heure où l'économie européenne hésite sur le chemin de la reprise et au moment où de nombreux commerçants et grands distributeurs s'apprêtent à réaliser leurs plus grosses ventes de l'année.

latribune.fr

20 Oct 2008, 5:54

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