L'emploi résiste, la production industrielle s'enfonce

L'emploi plie mais ne rompt pas. Au troisième trimestre, l'emploi salarié (hors agriculture, administration, éducation santé et action sociale) a progressé de 0,1%, soit 22.000 postes supplémentaires. Ces chiffres définitifs, publiés par le ministère des Affaires sociales, sont en léger retrait par rapport à une estimation de la mi-novembre faisant référence à une hausse de 0,2%. Sur un an, le secteur privé concurrentiel a créé 78.000 postes supplémentaires.Ces chiffres recoupent ceux de l'assurance chômage Unedic, publiés jeudi également, et dont le champ est différent. L'Unedic a enregistré une hausse de 0,1% du nombre d'emplois au troisième trimestre, soit 11.000 postes, et de 1,1% sur un an (179.100 postes). L'Unedic relève qu'avec cette 24ème hausse consécutive, la croissance de l'emploi salarié est ininterrompue depuis six ans, portant à presque 16 millions le nombre de salariés affiliés à l'assurance chômage, soit le niveau le plus élevé jamais atteint par les effectifs des entreprises affiliées à l'Unedic. Cette résistance de l'emploi salarié dans un contexte de ralentissement économique est à mettre essentiellement au compte du tertiaire et de la construction. Dans les services, le ministère recense en effet au troisième trimestre 2002 40.500 emplois supplémentaires (+0,4%). L'intérim, le commerce et les transports sont les secteurs du tertiaire qui se taillent la part du lion dans ces créations d'emplois, alors que les télécoms et l'immobilier affichent des destructions d'emplois. Dans la construction, où les entreprises ont rencontré moins de difficultés de recrutement au 3ème trimestre, l'emploi progresse également (+0,4%, soit 5.200 postes supplémentaires). En revanche, une fois encore l'industrie souffre: 23.700 postes supprimés au troisième trimestre, soit une baisse de 0,6%. C'est le cinquième trimestre consécutif de baisse pour ce pan de l'économie où investissement, production et emploi sont en berne. Et au vu des derniers chiffres diffusés par l'Insee, on voit mal la tendance se renverser rapidement même si des signes d'améliorations semblent se faire jour selon la Banque de France (lire ci-dessous). La production industrielle affiche un recul de 0,6% en octobre, soit -1,2% sur un an. La production manufacturière (hors énergie et alimentation) baisse de 0,4% et de 1,4% sur un an.La Banque de France revoit en hausse sa prévision de croissance pour le 4ème trimestre. Après s'être mise à l'écoute des industriels, la BdF attend désormais pour les trois derniers mois de l'année une progression du produit intérieur brut (PIB) de 0,5%. Cette estimation, supérieure de 0,1 point à la précédente, aboutirait à une croissance de 1% pour l'ensemble de 2002. Pour justifier la réévaluation de sa prévision de croissance, la Banque de France indique tabler sur une progression modérée de la production industrielle pour les prochains mois après une légère hausse en novembre. Ce mouvement serait porté essentiellement par l'industrie automobile et les biens de consommation. La banque centrale française publie également sa première estimation pour le produit intérieur brut du premier trimestre 2003, qui progresserait de 0,3%.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.