L'industrie française se porte mieux et considère l'avenir avec un optimisme de plus en plus marqué: c'est ce qui ressort de l'enquête sur la conjoncture industrielle publiée ce matin par l'Insee. En effet, l'indicateur synthétique évaluant le climat des affaires dans l'Hexagone s'est établi à 97 en avril contre 95 en mars. Ce chiffre est parfaitement en ligne avec le consensus des prévisions formulées par les économistes. Comme le souligne l'Insee dans son communiqué, l'indicateur synthétique se rapproche désormais "de sa moyenne de longue période". Parmi les différentes composantes de l'indicateur, les perspectives personnelles de production pour les trois prochains mois "restent au-dessus de leur moyenne de longue période", souligne l'Institut. Signe très positif: les carnets de commande globaux et étrangers se redressent sensiblement, leurs indicateurs respectifs passant de -23 à -17 et de -23 à -14. C'est "la première fois depuis la mi-2000" que de telles améliorations sont enregistrées, note l'Insee. Les perspectives générales de production, elles aussi, se redressent fortement, passant de -31 à -16.L'analyse par secteur confirme que l'amélioration est "emmenée" par les biens intermédiaires, où les carnets de commandes globaux et étrangers se "regarnissent nettement", analyse Fabrice Lenglart du département conjoncture de l'INSEE, interrogé par l'AFP. D'après les chefs d'entreprises de ce secteur, l'activité devrait poursuivre son redressement au cours des prochains mois. "La situation est plus contrastée dans les biens de consommation", poursuit l'économiste. L'activité y est restée très déprimée. Les carnets s'améliorent cependant et les stocks de produits sont jugés moins lourds. Les industriels du secteur suggèrent que leur activité "pourrait s'améliorer". Malgré ces signes positifs, la reprise reste technique puisque dans "les biens d'équipement, les choses demeurent moins roses", estime M. Lenglart. L'activité a été stable au cours des derniers mois dans ce secteur. Les carnets de commandes évoluent peu mais les stocks de produits finis se sont un peu allégés et les chefs d'entreprise indiquent que leur activité pourrait s'améliorer. Dans l'automobile, enfin, l'activité s'est comme prévu accélérée ces derniers mois et devrait rester soutenue au cours des prochains mois, selon les industriels.Les bons chiffres publiés ce matin doivent être relativisés. Ils ne prennent évidemment pas en compte l'impact éventuel de l'élection présidentielle sur l'activité économique. Or, le choc suscité par les résultats du premier tour, dimanche dernier, pourrait entraîner un certain attentisme de la part des entreprises et une dégradation des relations sociales (voir ci-contre). D'autant que par ailleurs, les perspectives générales de reprise dans la zone euro demeurent incertaines. La baisse surprise du baromètre Ifo du climat des affaires en Allemagne, qui contraste avec le chiffre publié ce matin par l'Insee, laisse planer un doute sur la rapidité de la reprise européenne (voir ci-contre).Commentant ces chiffres, les économistes de CDC-Ixis estiment qu'ils montrent que "l'activité est sur le chemin de la reprise, mais cela prendra du temps: l'activité industrielle est aujourd'hui soutenue par le restockage, pas par l'investissement". Dans ce contexte incertain, l'optimisme des chefs d'entreprises français n'en constitue pas moins une bonne nouvelle, qui est d'autant plus la bienvenue que l'Insee a par ailleurs corrigé ce matin à la baisse sa première estimation du PIB français en 2001. Celui-ci n'a finalement progressé que de 1,9% en 2001, contre de précédentes estimations faisant état d'une hausse de 2%. Cette révision en baisse s'explique par le recul plus fort que prévu (-0,3% au lieu de -0,1%) du PIB au quatrième trimestre, explique l'Insee.

latribune.fr

20 Oct 2008, 5:58

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