Les industriels français optimistes pour le second trimestre

Tirée par la croissance de la demande, l'activité industrielle s'est améliorée au premier trimestre en France, selon l'enquête de conjoncture dans l'industrie publiée lundi matin par l'Insee.Au cours des trois premiers mois de l'année, les chefs d'entreprise ont constaté une reprise de la demande globale en produits manufacturés. L'indicateur de l'évolution récente de la demande progresse ainsi de 14 points à -17. Par ailleurs, la demande extérieure a continué à s'accroître. L'indicateur la mesurant a, lui aussi, progressé de 14 points à -14.Pourtant, cette progression très notable de la demande, qui retrouve ses niveaux d'octobre 2001, n'a pas encore entraîné de reprise marquée de la production. Le taux d'utilisation des capacités de production est ainsi resté presque stable à 84,1% en avril contre 84,3% en février. Les chefs d'entreprise ont donc déstocké au cours de ce trimestre, ce qui ne les a pas engagés à embaucher, loin de là. Ainsi, l'indicateur sur les effectifs actuels montre une baisse de deux points à -13, preuve que cette reprise économique ne s'accompagne pas, dans l'immédiat, d'une décrue du chômage.Pour le trimestre en cours, les chefs d'entreprise voient une reprise plus franche. Pour la première fois depuis un an, l'indicateur sur l'évolution de la demande globale dans les trois prochains mois redevient positif à 4, contre -2 en février. Les dirigeants français comptent pourtant surtout sur la reprise américaine. L'indicateur mesurant les attentes sur la demande étrangère bondit ainsi de 18 points et redevient positif à 1, pour la première fois depuis janvier 2001. Dans ce contexte, les chefs d'entreprise interrogés par l'Insee estiment qu'ils pourront reprendre une politique d'embauche. Ainsi, l'indice de tendance prévue des effectifs dans les trois prochains mois gagne 6 points, mais reste négatif à -9. Cette enquête confirme en fait l'évolution actuelle de la conjoncture en France. La reprise est indéniablement en marche, mais elle reste fragile aux yeux des entreprises. Ainsi, les indicateurs mesurant la demande actuelle restent négatifs, ce qui signifie que les chefs d'entreprise sont encore plus souvent pessimistes qu'optimistes. En revanche, l'optimisme des dirigeants concernant l'évolution au deuxième trimestre est de bon augure, mais il devra être confirmé dans les faits. Le ralentissement américain et les chiffres de conjoncture d'avril, ajoutés aux incertitudes politiques qui doivent se poursuivre jusqu'au 16 juin, risquent de prendre à défaut cet optimiste et de pousser les entrepreneurs à rester prudents.
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