Le PS propose de relever le Smic de 5% en juillet

La campagne pour les législatives serait-elle en train de rebondir sur un sujet économique et social ? C'est ce que s'efforce de croire le Parti socialiste à six jours du premier tour. Vendredi, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin s'était montré très discret sur le sujet de la traditionnelle revalorisation du Smic le 1er juillet. Il avait affirmé ainsi qu'une décision serait prise après les élections législatives. Mais il avait également prévenu que la priorité était, selon lui, à l'harmonisation des différents Smic issus de la loi sur les 35 heures. Selon l'ancien président de la région Poitou-Charentes, la consultation des partenaires sociaux était par ailleurs un préalable, ainsi que la prise en compte des conséquences de la hausse du salaire minimum sur l'économie et sur l'emploi.Ce point de vue semble partagé par l'éventuel futur allié de l'UMP, l'UDF. Anne-Marie Idrac, une proche de François Bayrou, a affirmé ce matin sur LCI que les deux critères pour évaluer la réévaluation du Smic devaient être "la création d'emploi et la convergence européenne". Selon elle, l'harmonisation des salaires minimums est également un premier pas indispensable.Pour le Parti socialiste, ces réticences sur la hausse du Smic sont une aubaine. Elles permettent de recentrer le débat sur un sujet social et d'affirmer l'ancrage à gauche du parti à la rose qui est actuellement devancé dans les sondages et qui a peiné à faire démarrer sa campagne. Ainsi, le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, a considéré sur RTL que Jean-Pierre Raffarin "ne souhaitait pas augmenter le Smic". La riposte du PS a d'ailleurs été immédiate puisque le porte-parole du parti, Vincent Peillon, a annoncé à 11h que le PS s'engageait, "s'il était en situation de responsabilité", à relever le Smic de 5% dès le 1er juillet. Reste à savoir si ce retour aux arguments salariaux n'est pas trop tardif dans une campagne apathique qui n'aura pas brillé par les débats d'idées et les confrontations de programmes. D'autant qu'une augmentation massive du Smic risquerait d'être mal accueillie par une BCE déjà inquiète, après les augmentations de 3,5 à 4% accordées dans la métallurgie et la chimie allemandes.
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