"Le temps des actions n'est pas terminé"

"La Tribune" - Malgré votre prudence affichée sur les actions depuis plusieurs mois, vous partez en guerre contre le pessimisme ambiant. N'est-ce pas contradictoire ?Michel Cicurel - Ceux qui, voilà trois ou quatre ans, voulaient faire croire à la disparition des cycles économiques et prétendaient que la nouvelle économie n'appelait pas les mêmes systèmes de valorisation que l'ancienne et justifiait des comptabilités différentes sont les mêmes qui, aujourd'hui, poussent le balancier en sens inverse jusqu'à l'extrême. Toute une série d'analyses prétendent que les marchés actions sont durablement atteints. C'est faux ! Nous n'avons simplement pas fini de payer les abus considérables commis entre 1999 et 2000. Le dégonflement de la bulle n'est pas arrivé à son terme.Après deux ans et demi de baisse ininterrompue, le pessimisme n'a-t-il pas ses raisons ?Il n'y a pas véritablement une baisse des marchés. Il y a une baisse des indices hier dominés par quelques très grandes valeurs, de la technologie notamment. L'exemple de France Télécom dont le poids dans le CAC 40 dépassait 15 % en janvier 2000 est révélateur. Il est tombé aujourd'hui à 2 %. D'où l'effondrement de l'indice vedette. Ce qui est vrai pour le CAC l'est aussi pour les autres. Des valeurs sur lesquelles s'ajoutent aujourd'hui la paranoïa de "l'enronite". Mais, le reste de la cote européenne comme américaine n'a en définitive pas baissé. Il a même plutôt progressé pour se retrouver proche de ses records actuellement.La récente chute de grosses valeurs traditionnelles ne remet-elle pas en cause vos arguments ?Le marché est d'une volatilité délirante. Une journée comme vendredi dernier suivie d'une journée comme lundi apparaissent déraisonnables. Des corrections à la baisse, à plus forte raison de valeurs très classiques, constituent des opportunités d'achat. D'autant qu'il existe un consensus des économistes pour dire que la reprise est en marche. Elle ne peut être fulgurante pour la simple et bonne raison que la récession n'a pas été dramatique. Mais, avec le temps, on finira par voir les perspectives bénéficiaires des entreprises s'améliorer et le marché se redressera. En attendant, il peut se montrer encore hésitant pendant plusieurs mois. Seule certitude : le temps des actions n'est pas terminé.
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