Poursuite attendue du mouvement des routiers mardi

Le bilan de la journée d'action des routiers semble mitigé lundi, en fin de journée. Depuis dimanche soir, par petits groupes, ils ont tenté de bloquer les accès de certaines raffineries, de dépôts de carburants ou de zones industrielles. Au total, 22 sites ont été affectés par ce mouvement, principalement dans le sud-ouest et le sud-est de la France. Dans la région bordelaise, les routiers ont bloqué l'accès au dépôt pétrolier de Bassens qui contrôle la majorité de l'approvisionnement des grandes surface de la Gironde et des départements limitrophes.Dans la région PACA (Provence-Alpes-Côte d'Azur), des barrages ont été installés aux abords de trois zones industrielles et d'un dépôt de carburant, notamment près de Vitrolles ou d'Aix-en-Provence. Sur place, les représentants syndicaux ont indiqué que les blocages des raffineries et des dépôts de carburant situés sur l'étang de Berre viendront dans un deuxième temps.En Languedoc-Roussillon, les dépôts de Sète et de Frontignan, qui fournissent 80% du carburant de la région, ont été bloqués. Dans l'Est de la France, le barrage devant la zone industrielle de Trénery (Moselle) a été levé vers 16h.En Ile-de-France, un seul site a été touché par ce mouvement de protestation. Il s'agit du dépôt de Grigny dans l'Essonne, qui dessert le sud de la région parisienne.Les actions des routiers ont débuté dès dimanche soir, avec notamment l'installation de barrages aux abords des raffineries de Dunkerque, Caen et Feyzin (près de Lyon). Souvent délogés par les forces de l'ordre, les chauffeurs ont mené également des opérations escargot ou ont installé des barrages filtrants en divers points du pays, comme au rond-point des Vaches à Saint-Etienne-du-Rouvray près de Rouen. La colère des syndicats a pour origine la nouvelle mouture du décret de janvier 2000 sur le temps de travail dans le transport de marchandises, dont certaines dispositions ont été annulées par le Conseil d'Etat. Le projet de texte multiplie par deux les heures dites d'équivalence (non décomptées comme du temps de travail effectif, pour prendre en considération les temps d'attente, de chargement, etc.), qui sont portées à 8 heures par semaine pour les 50.000 chauffeurs longues distances (qui dorment loin de chez eux au moins 6 nuits par mois) et à 4 heures pour les 150.000 courtes distances. La CGT et FO voient là une aggravation du "système pervers" poussant les chauffeurs "à multiplier les heures pour obtenir un salaire décent". A la CFTC, on souligne au total un "danger supplémentaire pour la sécurité routière". L'action d'aujourd'hui vise à obtenir du ministère des Transports l'ouverture d'une négociation. Interrogé par l'AFP, un porte-parole du ministère a insisté sur le "progrès" obtenu à la faveur de l'accord avec la CFDT, "organisation majoritaire". Le ministère des Transports demeure "un ministère de dialogue", a-t-on ajouté. En fin de journée, le ministre des Transports Jean-Claude Gayssot a annoncé "dans la mesure où il y a malentendu", être prêt à "le lever et à recevoir les syndicats". Il a cependant exclu tout retrait définitif de son projet de décret.Un appel qui n'a pas semblé convaincre les quatre centrales syndicales grévistes puisque celles-ci ont appelé les routiers à poursuivre leur mouvement mardi. Un des syndicats, la FNCR, a évoqué la possibilité "d'opérations escargot" et de blocages de "centres commerciaux".latribune.fr, avec AFP
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