La France se prépare à un vote crucial pour son avenir

A deux jours de l'un des votes les plus importants de son histoire, la France continue de se mobiliser contre le candidat d'extrême-droite à l'élection présidentielle, Jean-Marie Le Pen. Les derniers appels à la mobilisation et au vote "de barrage" pour Jacques Chirac ont été lancés vendredi, dernier jour officiel de la campagne.C'est d'abord le monde sportif qui a continué à se mobiliser. L'équipe de France de football, championne du monde et d'Europe, a ainsi publié dans la matinée une déclaration commune où sont dénoncées "les attitudes dangereuses pour la démocratie" que les Bleus "jugent intolérables et indéfendables". Sans faire explicitement référence au scrutin, ils ont mis en valeur une "France multi-ethnique et multiculturelle riche de ses diversités". A titre individuel, l'ancien sélectionneur de l'équipe de France Aimé Jacquet a appelé ouvertement à voter pour Jacques Chirac. Robert Pirès, lui, a évoqué la possibilité d'un boycott de la Coupe du Monde de juin prochain par les joueurs de l'équipe de France en cas d'élection de Jean-Marie Le Pen. Enfin, l'ex-judoka David Douillet a appelé à voter pour Jacques Chirac. Les appels à contrer le président du FN ont également continué dans la société civile et dans le monde politique. Diverses associations comme France Nature Environnement ont déclaré leur soutien à Jacques Chirac, suivies en cela par les présidents des centres de recherche ou encore par les responsables des établissements français du sang et de la Fédération française des donneurs de sang. Dans le monde politique, Olivier Besancenot, candidat de la Ligue communiste révolutionnaire, qui a obtenu 4,25% des suffrages exprimés au premier tour, a "réaffirmé que, dimanche prochain, il faut faire barrage au Front national dans les urnes". Il s'est ainsi nettement démarqué des deux autres candidats trotskistes qui ont appelé à l'abstention. Face à cette quasi-unanimité contre lui, Jean-Marie Le Pen semble s'être résigné volens nolens à une cuisante défaite dimanche soir. Dans une conférence de presse au "Paquebot" de Saint-Cloud, il a indiqué que rassembler 25% des suffrages exprimés au second tour sur son nom serait "déjà extraordinaire". "Un français sur quatre, c'est déjà la moitié d'une majorité", a-t-il résumé. Il a toutefois indiqué qu'un score de moins de 30% serait un échec "pour lui et pour la France". Le président du FN s'est, comme à son habitude, violemment attaqué aux conditions de la campagne électorale, dénonçant l'alliance de "toutes les institutions contre lui" et "le climat totalitaire" dans lequel la campagne se serait déroulée. Allant encore plus loin, il a annoncé qu'il pourrait faire "des réserves si les conditions objectives du scrutin sont anormales". Evoquant la possibilité d'une "fraude électorale énorme", il a dénoncé des bulletins de vote à son nom "grisouilles" ou non distribués. Des accusations évidemment aussitôt démenties par la Fédération de l'imprimerie et de la communication graphique (FICG) qui a indiqué qu'il n'y avait "aucune malfaçon" dans les bulletins de vote. Jacques Chirac, lui, a achevé sa campagne électorale à Châlons-en Champagne. Il y a réaffirmé, comme lors de son intervention dans la matinée sur France Inter, qu'il "était depuis toujours l'ennemi de l'extrême-droite". Il en a profité pour démentir la rumeur selon laquelle il aurait aidé le président du FN à obtenir les 500 signatures nécessaires à sa candidature.Vendredi à minuit, la campagne électorale s'achèvera, laissant pendant 24 heures les 41 millions d'électeurs français réfléchir sereinement à leur choix. Ils pourront alors prendre pleinement conscience de l'importance du scrutin de dimanche pour la démocratie et la République.
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