Bercy joue l'optimisme pour le budget 2003

La loi de finances rectificative 2002 qui sera présentée par Bercy mercredi devrait être un des sujets clés de cet été. Mais à l'occasion de la présentation des comptes de l'Etat à la fin mai 2002, le ministère des Finances a déjà dressé une esquisse de sa politique budgétaire à plus long terme.Pour commencer, Bercy a présenté l'état des finances publiques au 31 mai. Avec un déficit sur les cinq premiers mois de l'année de 35,46 milliards d'euros, le tableau semble en cohérence avec les résultats de l'audit présentés fin juin. Ce déficit est supérieur de 26% à celui du 31 mai 2001, notamment en raison d'une baisse de 1,4% des recettes et d'une hausse de 5% des dépenses. Les prévisions de l'audit de voir le déficit public atteindre entre 41 et 44 milliards d'euros (2,4% à 2,6% du PIB) à la fin de l'année semblent donc confirmées.Partant de cette situation, le gouvernement a maintenu les promesses du candidat Chirac de baisser de 5% l'impôt sur le revenu dès cette année. En fait, pour 2002, il est probable que le gouvernement table sur un déficit de 45 milliards d'euros, soit sur la fourchette haute du déficit prévu par l'audit. Il est vrai que sa marge de manoeuvre est, pour l'exercice en cours, compte tenu de ses engagements, quasi nulle.En revanche, Bercy a donné les grandes lignes de sa politique budgétaire pour 2003. Selon le ministère des Finances, la loi de finances de l'an prochain devra "inviter à la confiance et à l'optimisme". Et elle sera en effet optimiste puisque basée sur une croissance annuelle du PIB de 3%. Une estimation qui ressemble bien à un pari, car, si l'Insee a récemment indiqué que l'objectif était "possible", les économistes prévoient de 2,3% à 2,9%. De plus, les perturbations actuelles entraînent plutôt une révision à la baisse de cette estimation. Toujours est-il que Bercy a présenté cinq grandes priorités pour le budget 2003 : la justice, la sécurité publique, la baisse des charges sociales, l'équipement militaire et l'aide publique au développement, des thèmes qui ont été au coeur de la campagne présidentielle de Jacques Chirac. Le budget sera donc ambitieux. Il n'est pourtant pas sûr que chacun y trouve ses intérêts satisfaits, car la pression de la Commission européenne risque de s'accentuer. Ainsi, ce matin, Bruxelles a demandé à Rome de "tenir ses engagements budgétaires" et lui a rappelé que l'objectif restait un "quasi-équilibre en 2004". L'Italie avait ce week-end présenté un projet budgétaire qui devait ramener le déficit public de 1,1% du PIB en 2002 à 0,5% en 2004. Des chiffres à faire pâlir d'envie Bercy...
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