Le secteur bancaire français résiste grâce à la banque de détail

Affaire Enron, faiblesse de l'économie mondiale, crise argentine : autant d'épreuves auxquelles les banques françaises ont dû faire face en 2001. L'annonce des résultats de la Société Générale le 21 février, puis, cette semaine, ceux du Crédit Lyonnais et de BNP Paribas ont permis de juger la solidité du secteur bancaire français dans la tourmente.Le verdict est plutôt clément. Certes, les banques françaises ne sont pas restées hors de la tempête internationale. Directement exposés aux contrecoups de la faillite d'Enron et de la crise argentine, la Société Générale et le Crédit Lyonnais ont vu leurs provisions exploser. La Société Générale a ainsi placé un milliard d'euros de provisions, soit une hausse de 42 % par rapport à 2000. Le risque argentin représente 35 % de ces provisions et Enron 9 %. Au Crédit Lyonnais, les provisions ont grimpé de 91,3 % à 678 millions d'euros dont 21 % ont trait à la faillite d'Enron. BNP Paribas, qui est moins clair concernant son exposition dans ces deux crises, a néanmoins fait progresser ses provisions de 14,9 % à 1,3 miliard d'euros.Ajoutée à ces difficultés, la faiblesse persistante des marchés d'actions l'an dernier a pesé sur les résultats des activités de banque de financement et d'investissement. La Société Générale voit ainsi le résultat net de cette branche chuter de 43 % en 2001. A la BNP Paribas, ce résultat est en baisse plus modeste de 2,2 %.La bonne surprise pour les banques française vient des excellents résultats des activités de banques de détail en France. Le résultat net de cette branche a progressé de 16,7 % pour BNP Paribas, de 14 % pour la Société Générale et de 12,8 % pour le Crédit Lyonnais. Des résultats qui ont surpris et qui ont permis aux grandes banques françaises de limiter la casse et de présenter des résultats en ligne avec les attentes des analystes. Cette bonne tenue du marché intérieur a montré la solidité du secteur bancaire français en période de crise, mais des incertitudes demeurent néanmoins. Michel Pébereau, PDG de BNP Paribas, a ainsi indiqué que l'année 2002 risquait d'être encore incertaine, ce qui rend "difficile toute prévision sur l'évolution des résultats". Par ailleurs, la rupture du pacte d'actionnaire en 2003 et l'issue de l'affaire Executive Life, risquent de peser sur l'avenir du Crédit Lyonnais.
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