Le pétrole au plus haut depuis six mois

Le cours du pétrole redevient particulièrement fébrile ces derniers jours. Après avoir atteint un premier sommet jeudi dernier, le Brent de la Mer du Nord valait 23,95 euros en fin de séance lundi à Londres, soit un plus haut depuis six mois.Deux facteurs principaux expliquent cette hausse des cours du pétrole. D'abord, la perspective d'une reprise aux Etats-Unis se précise, laissant augurer d'une nette remontée de la demande en hydrocarbures dans les mois qui viennent. Comme les Etats exportateurs membres de l'Opep mènent actuellement une politique de soutien des cours en modérant leurs productions, cette hausse probable de la demande pousse les cours vers le haut. L'autre facteur déterminant est la tension de plus en plus vive entre l'Irak et les Etats-Unis. Depuis qu'en janvier George Bush a cité le pays de Saddam Hussein comme un des éléments de l'"axe du mal", la menace d'une intervention militaire contre Bagdad s'est accrue. Les Etats-Unis soupçonnent l'Irak de disposer ou de construire des armes de destruction massive. Vendredi, le Secrétaire général de l'ONU avait rencontré à ce sujet le ministre irakien des Affaires étrangères. Kofi Annan s'était alors dit optimiste sur la volonté de coopération de l'Irak. Le cours du Brent s'était donc stabilisé.Mais, hier, le vice-président irakien Yassin Taha Ramadan a affirmé que son pays refuserait la présence des inspecteurs de l'ONU. Alors que le président Bush devrait, ce soir, réaffirmer la poursuite de la guerre contre le terrorisme, les marchés semblent de plus en plus tabler sur une intervention alliée contre Saddam Hussein. L'Irak produit actuellement deux millions de tonnes de brut dans le cadre du programme "pétrole contre nourriture". Une intervention contre l'Irak inquiète surtout les marchés par les risques de déstabilisation de la région qu'elle pourrait comporter. Hier, le roi de Jordanie Abdallah II a affirmé qu'une opération américaine contre l'Irak "aurait des conséquences catastrophiques sur la région".A ce risque de guerre et à ces perpectives de croissance s'ajoutent les incertitudes concernant la production elle-même. Vendredi, les ministres de l'Opep se retrouvent à Vienne. La politique actuelle de soutien des cours devrait être poursuivie. Mais les observateurs attendent surtout la décision des pays hors-Opep concernant leur politique de production. La Russie laisse planer l'incertitude sur le renouvellement de l'actuelle restriction de sa production au delà de la fin de l'hiver. Chaque jour, un ministre de l'Opep se rend à Moscou pour tenter de rallier la Russie à la politique du cartel. Aujourd'hui, le ministre algérien Chékib Khalil devrait tenter de convaincre les autorités russes. Pour l'instant, aucune décision n'a été prise, mais il est probable que la Russie décide de rester sourde aux demandes de l'Opep. Une décision qui, compte tenu de la conjoncture géopolitique et économique, ne devrait pas faire chuter les cours de façon spectaculaire.latribune.f
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