Amélioration en trompe-l'oeil du commerce extérieur

A première vue, le commerce extérieur français va bien. En novembre, l'économie française a dégagé un excédent commercial de 2,1 milliards d'euros, portant à 3,96 milliards d'euros le solde positif enregistré sur les onze premiers mois de l'année. Sur la même période de l'an 2000, la France affichait un déficit de 2,318 milliards d'euros. Mais pas question de lancer un vibrant "cocorico" pour autant, comme le soulignent les experts des Douanes à l'origine de ces statistiques. "L'amélioration du solde au cours de 2001, tant en valeur absolue qu'en termes de taux de couverture, s'effectue, néanmoins, dans un contexte de recul des flux", indiquent-ils. Pour le dire d'une autre façon, cette amélioration de la balance commerciale est principalement le fait du moindre ralentissement des exportations par rapport au importations. Cependant les unes comme les autres s'affichent en net repli sur un an. Ainsi, les exportations, qui se sont montées à 25,28 milliards d'euros en novembre, sont en baisse de plus 7% sur 12 mois. Les importations (23,15 milliards d'euros en novembre) cèdent quant à elles près de 14% sur un an. Ces chiffres illustrent parfaitement les conséquences du ralentissement économique mondial sur les échanges. Par ailleurs, une autre statistique concernant également le mois de novembre était publiée ce matin: celle de la production industrielle. Hors énergie et produits agroalimentaires, elle a baissé de 0,3% en novembre par rapport à octobre, et de 0,9% sur douze mois. Cet indicateur de l'activité industrielle en France est orienté à la baisse depuis le mois de juillet dernier. A noter notamment, la dégradation assez nette observée dans le secteur automobile depuis trois mois. En comptant l'énergie et les produits agroalimentaires, la production industrielle a été stable en novembre. Ce dernier point retient particulièrement l'attention de Laure Maillard, économiste chez CDC-Ixis. Elle estime que "cela montre que la France résiste mieux que ses partenaires et que la croissance au quatrième trimestre sera positive, de 1%, alors que celle de la zone euro devrait être négative". Un point de vue partagé par Stéphane Déo, économiste chez UBS Warburg, cité par Reuters et selon qui ces statistiques attestent d'un tournant. "Toutes les enquêtes de confiance de décembre (Insee en France, Ifo en Allemagne, OCDE, Commission européenne) laissent prévoir une amélioration pour l'ensemble de la zone euro pour le début de 2002. Les chiffres français de production pour décembre ne devraient pas être bons mais les choses devraient s'améliorer dans le courant du premier trimestre 2002", estime-t-il.latribune.f
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