Nouveaux doutes sur la vigueur de la consommation américaine

Les doutes sur la vigueur de la consommation américaine ne sont pas levés, alors que des signaux contradictoires ont été envoyés au marché ce vendredi. Ainsi, alors que les économistes attendaient une stabilisation de l'indice préliminaire de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan à 92,8 en juillet contre 92,4 en juin, l'indice a reculé de plus de 5 points à 86,5. Il s'agit de son plus bas niveau depuis 8 mois, alors que l'indice avait atteint un plus haut depuis la fin 2000 en avril. Cette descente aux enfers de l'indice s'explique moins par une dégradation des conditions présentes (le sous-indice chute de 0,5 point à 99) que par une véritable inquiétude des ménages au sujet de l'avenir. Le sous-indice des attentes recule ainsi de 9,4 points en un mois à 78,5. La déception s'est donc muée en crainte que, désormais, devant la baisse accélérée des marchés financiers, les ménages américains, déjà très endettés, cessent de consommer. Selon David Wyss, économiste chez S&P à New York, interrogé par Reuters, il est indéniable que la "chute des marchés a eu un effet psychologique désastreux". En conséquence, les marchés ont très mal réagi dans un premier temps. Le CAC 40 qui gagnait 2,5% à 16h est tombé brutalement à 3.459,22 (-1,5%), son plus bas depuis la fin octobre 1998. Même lors de la journée noire du 21 septembre 2001, l'indice français n'était pas descendu sous 3460 points. En fin d'après-midi, le CAC s'est malgré tout repris, terminant sur une hausse symbolique de 0,04%. A New York, le Dow Jones perdait 1,89% à 16h et le Nasdaq résistait bien avec une hausse de 0,66%. Les deux indices se sont ensuite redressés dans l'après-midi. Pourtant, la consommation américaine résiste bien comme l'a montré le chiffre des ventes de détail publié un peu plus tôt dans la journée. Après la chute de 1,1% en mai (chiffre révisé à la baisse de 0,2 point), les ventes de détail de juin ont connu une remontée de 1,1% sur un mois. Le consensus Reuters prévoyait une hausse de 0,7%. Sur un an, les ventes de détail sont en très nette progression de 3,3%.Il s'agit donc d'une bonne surprise. D'autant que le Beige Book de la Fed affichait clairement que les "ventes de détail sont stables dans la plupart des districts". Un premier élément explique cette bonne santé : les ventes d'automobiles qui progressent de 3,4%. Un excellent chiffre qui, là aussi, permet d'effacer le mauvais mois de mai et qui permet d'être particulièrement optimiste pour l'économie américaine.Mais les Américains ne se sont pas contentés d'acheter des automobiles. En effet, hors automobile, les ventes de détail de juin sont en hausse de 4% sur un mois après une baisse de 0,4% en mai. Comme le laissaient entendre les bons résultats des magasins de discount comme Wal-Mart ou Target (lire ci-contre), le temps très clément de juin a favorisé les ventes de produits textiles (+2% sur un mois, +3,3% sur un an). On notera également la bonne performance des ventes dans les grands magasins (+0,7% sur un mois, inchangées sur un an) et, surtout, la poursuite de la hausse des ventes d'appareils électriques et électroniques (+0,8% sur un mois et +9,7% sur un an). La consommation n'aurait donc marqué qu'une pause en mai et le deuxième trimestre aura été marqué par une hausse de 3,1% des ventes de détail par rapport au deuxième trimestre 2001. L'économie américaine pourra donc, une nouvelle fois, compter sur la consommation pour soutenir sa croissance lors de ce trimestre. Evidemment, la hausse moins forte que prévue des ventes hors automobile est un peu décevante (le consensus était de +0,5%) et ce très mauvais indice du Michigan laisse planer sur l'économie américaine le spectre d'une consommation atone qui replongerait les Etats-Unis dans une quasi-récession.
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