Confusion dans les désistements du second tour

Trois jours avant la fin de la campagne officielle pour le second tour des élections législatives, l'extrême-droite est revenue au centre du débat politique. Certes, le Front national ne peut se maintenir que dans 37 circonscriptions, mais le principe du "désistement républicain" ne semble pas s'appliquer avec la plus grande rigueur, selon la gauche. Ainsi, l'ancien ministre de la Défense Alain Richard a jugé que le maintien de la candidate UMP Anne-Marie Dubost dans la 13ème circonscription du Rhône est un "choix dangereux qui peut favoriser le FN". Dans cette circonscription, la candidate PS Martine David est arrivée en tête avec 33% des voix devant le numéro deux du FN Bruno Gollnisch (23,2%) et la candidate UMP (21,3%). En campagne à Nancy, Laurent Fabius a d'ailleurs dénoncé "les petits arrangements en bas" qui ont lieu, selon lui, entre l'UMP et le FN. Le parti d'extrême droite, après avoir publié hier une liste de candidats qu'il appelait à battre "en raison de leur détestation pour le FN", a annoncé mercredi qu'il ne donnait pas de consigne de vote dans la 7ème circonscription du Rhône où Charles Millon, qui bénéficie de l'appui tacite de l'UMP, est arrivé en deuxième position avec 23% derrière l'ancien ministre PS Jean-Jack Queyranne (38,1%). Le FN a obtenu 15,1% des suffrages. Selon la gauche, la droite entretient un "zeste d'ambiguïté dans cette circonscription". Mais, en Moselle, le candidat UMP Jean Kieffer, qui a accepté le soutien du FN, a vu son investiture lui être ôtée par le parti présidentiel. D'autre part, dans la 5ème circonscription du Var, les Verts et le PS ont appelé à voter blanc dans le duel qui opposera dimanche le candidat UMP Georges Ginesta à la candidate FN Evelyne Pierron.Enfin, à Vitrolles, le président du MNR Bruno Mégret, éliminé au premier tour a appelé à voter pour le candidat UMP dans la 12ème circonscription des Bouches-du-Rhône, Eric Diard. Le MNR appelle également ses électeurs à se rallier au candidat UMP dans la 8ème circonscription de l'Hérault malgré la présence au second tour d'un candidat FN. Le mouvement mégrétiste a aussi appelé à l'abstention dans le cadre du duel opposant un candidat PCF à un candidat PS à Marseille (4ème circonscription). Par ailleurs, la campagne sur le terrain se poursuit. Laurent Fabius se déplaçait dans l'Est de la France tandis que François Bayrou s'est rendu à Paris pour soutenir deux candidats UMP et son candidat UDF, Gilbert Gantier, opposé à l'UDF Laurent Dominati dans la 15ème circonscription. Le Premier ministre était également à Paris aujourd'hui et se rendra à Tulle jeudi pour soutenir le candidat UMP opposé à François Hollande. Jean-Pierre Raffarin, qui ne ménage pas sa peine, a affirmé son soutien à Dominique Versigny, créatrice du SAMU social et candidate dans la 11ème circonscription de Paris contre Yves Cochet. Il a notamment indiqué que le gouvernement voulait favoriser la création "d'un million d'entreprises en un an" et a insisté sur sa volonté de lutter contre l'exclusion. Un discours qui continue de séduire si l'on en croit le dernier sondage Ifop publié dans l'Express et réalisé les 6 et 7 juin auprès de 945 personnes selon la méthode des quotas. Selon l'Ifop, en cas de duel, 56% des Français voteraient pour l'UMP quand 44% se rallieraient à la gauche unie (PS, Verts ou PCF).
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