Une semaine après avoir présenté son projet de budget de 2003, le gouvernement ne varie pas. Il maintient ses hypothèses d'une croissance de 1,2% pour cette année et de 2,5% en 2003. Les pouvoirs publics ont donc choisi de ne pas se rendre aux raisonnements plus pessimistes des économistes réunis au sein de la Commission économique de la Nation. Les membres de cette commission, qui se réunit généralement deux fois par an, pronostiquent en moyenne une croissance de 1% pour cette année et de 2,1% pour l'an prochain.Cette divergence des prévisions n'est pas une surprise dans la mesure où le Premier ministre a lui même reconnu que la prévision gouvernementale est "ambitieuse", appelant "l'ensemble du pays à se mobiliser pour faire en sorte qu'elle soit une réalité". Les dernières estimations publiées par l'Insee alimentent pourtant les doutes quant au réalisme d'un tel scénario. Les experts de l'institut viennent en effet de revoir à la baisse leur prévision de croissance pour cette année, la ramenant à 1% contre 1,4% précédemment (lire article ci-contre). En conséquence, il faudrait une reprise forte et rapide pour que l'objectif gouvernemental soit tenu (lire article ci-contre). Une progression trimestrielle du PIB proche de 0,8% sur toute l'année serait nécessaire pour parvenir à 2,5% de croissance, ce qui en l'état actuel des choses paraît impossible.En effet, le risque de voir les consommateurs dépenser moins existe alors que les menaces sur l'emploi augmentent. L'Insee estime que le nombre de demandeurs d'emplois va s'accroître de 80.000 personnes d'ici le mois de décembre. Par ailleurs les entreprises, fragilisées par la chute des marchés boursiers, préoccupées par la conjoncture américaine et manquant de visibilité quant à la situation géopolitique, ne sont guère encouragées à reprendre le chemin de l'investissement.

latribune.fr

20 Oct 2008, 5:52

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