"France Télécom n'est pas une obligation pourrie"

"La Tribune"- Où en est le plan de désendettement de France Télécom ?Laurent Balcon - La cession des parts dans Eutelsat devrait rapporter 200 millions d'euros à France Télécom, ce qui reste marginal au regard des 70 milliards d'endettement net du groupe. La vente d'une partie de TDF, qui devrait rapporter 1,6 milliard d'euros au groupe, est plus significative. Il faut rappeler que TDF est très rentable, mais devra supporter de lourds investissements liés à la télévision numérique terrestre. Sa cession va alléger les charges d'investissement du groupe. Le gros point d'interrogation réside dans la sortie de Wind. Elle doit rapporter 3 milliards d'euros mais les changements stratégiques de la maison mère Enel vont retarder l'opération. Le plan de cession d'actifs s'avère donc problématique. D'autant plus que la cession des actifs cotés ne peut se faire au vu de l'état des marchés financiers.Ce qui explique la sévérité des agences de notation ?Les agences de notation sont souvent arrivées après la bataille, et frappent de manière parfois injuste. Standard & Poor's a bien compris que l'Etat est le garant de la solidité financière de France Télécom. Il n'y a donc pas de raison que la dette de l'opérateur historique soit ramenée au statut de junk bond (obligation pourrie).Les Etats ont-ils un rôle à jouer ?On a pu voir une différence entre la France et l'Allemagne. Bercy a su trouver les mots justes pour ramener les marchés à la raison. A l'inverse, la cacophonie qui a entouré le départ de Ron Sommer de Deutsche Telekom montre la sensibilité du dossier, en pleine période pré-électorale.Comment retrouver la confiance des marchés ?Les marchés ont puni des opérations certes hasardeuses, mais qui avaient pour but de compenser le déclin de la téléphonie fixe. Si on regarde les choses à froid, les télécoms restent un secteur de croissance. A moyen-long terme, les opérateurs vont revenir à la génération de forts cash-flow disponibles. Dans deux ou trois ans, la dette de France Télécom ne sera plus un problème. Le groupe a payé au comptant son statut d'entreprise publique. Mais une privatisation au cours actuel serait suicidaire et les analystes anglo-saxons sous-estiment souvent l'aspect social et symbolique du dossier.
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