La presse européenne met en avant la victoire personnelle de Jacques Chirac

L'Europe s'est réveillé ce matin avec le sentiment qu'un nouveau pays avait réalisé un franc tournant à droite. Après l'Italie, le Portugal, le Danemark et les Pays-Bas, la France passe donc dans le camp conservateur et la presse européenne souligne l'aspect particulièrement clair de cette alternance. Pour le quotidien espagnol El Mundo comme pour le portugais Jornal de Noticias, la victoire de la droite est "écrasante". La Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), plus sobre, parle d'une "victoire claire pour la droite".Pour la plupart des observateurs européens, cette victoire est avant tout celle du président de la République. Le Times note qu'elle donne à Jacques Chirac la possibilité de faire "le grand chelem" après sa victoire du 5 mai. Pour le journal belge Le Soir, "la droite transforme l'essai présidentiel". Pour le quotidien milanais Corriere della Sera, c'est la preuve de la "lucidité cartésienne" des Français. Et les journaux européens en tirent les conséquences pour les institutions de l'Hexagone : le retour du régime présidentiel. Le Times, toujours, relève que "nul autre leader démocratique en Europe que Jacques Chirac ne bénéficie d'un tel pouvoir". Pour le journal suisse romand Le Temps, "ce premier tour renoue avec le sens originel des institutions de la Vème république : une majorité docile dont le principal programme est de soutenir le président". Son homologue alémanique, le Neue Zürcher Zeitung (NZZ), parle d'un "acte de clarification". Concernant les raisons de ce vote, la presse du Vieux continent évoque avant tout l'insécurité. Le quotidien conservateur grec Eleftheros Typos considère que les électeurs français ont estimé "que le gouvernement de droite constitue la seule garantie pour l'avenir du pays". De son côté, le journal libéral russe Komersant note qu'après le 11 septembre, les électeurs français étaient prêts "à acheter de la sécurité au prix même de la liberté".Mais nos voisins sont à la fois inquiets et surpris de l'abstention élevée (35,5%, la plus élevée pour une élection législative). Le journal wallon La Dernière Heure considère que cette abstention est "presque indigne au regard des problèmes qui minent le pays". Son homologue flamand De Standaard explique néanmoins cette "apathie" par une "campagne ennuyeuse". Pour les journaux allemands "les Français sont las de voter". C'est le titre de une du Frankfurter Rundschau et du Süddeutsche Zeitung.Enfin, l'Europe se réjouit qu'après le choc du 21 avril, la France a "tourné le dos à l'extrême-droite" pour reprendre les termes du quotidien britannique de gauche The Independent. Pour la Repubblica, le vent de droite qui souffle sur la France est "modéré" et "l'extrême-droite a été neutralisée". En revanche, le bilan est souvent sévère pour la gauche. Selon le Tagespiegel de Berlin "la gauche est confrontée à une montagne de débris". La Libre Belgique parle de "Bérézina" pour les alliés du PS tandis que selon La Dernière Heure, la Gauche a été "incapable de relever le débat". Du côté des personnalités européennes, peu de réactions. On attend plutôt les résultats du second tour pour se prononcer. Seul le candidat conservateur allemand aux élections du 22 septembre, Edmund Stoiber, s'est réjoui de "l'isolement grandissant" de son adversaire, le chancelier SPD Gerhardt Schröder.
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