Francis Mer prévoit "une traduction limitée" de la baisse des marchés sur l'économie

L'exercice est décidément très "tendance" cet été. Après Jean-Pierre Raffarin et Romano Prodi, c'est le ministre de l'Economie et des Finances, Francis Mer, qui assure, à son tour, que la crise des marchés américains ne concerne ni l'Europe, ni a fortiori la France.Devant le Sénat, où il défendait son projet de collectif budgétaire, l'ancien président d'Arcelor a affirmé que la chute des marchés américains reflétait avant tout "les faiblesses de l'économie américaine". La chute des bourses en Europe n'est pour Francis Mer que la conséquence de ce qu'il appelle "le comportement moutonnier des marchés". Le ministre peut donc affirmer que cette dégringolade boursière "ne reflète en rien la réalité économique en Europe". Il prévoit d'ailleurs "un redressement prochain des bourses européennes", sans toutefois préciser de calendrier...En conséquence, pourquoi s'inquiéter ? Francis Mer l'affirme haut et fort : la crise boursière ne devrait pas avoir "d'effet majeur sur la consommation en France". Une conviction qui s'appuie sur le fait que le patrimoine des ménages français "repose moins qu'aux Etats-Unis sur des actions". Selon le ministre, "la progression des revenus salariaux est bonne" et la réduction de l'impôt sur le revenu devrait encore "alimenter le revenu des familles" au second semestre. A l'image du gouvernement, les ménages "devraient donc garder confiance dans l'économie française". Et Francis Mer d'en conclure que "la traduction en termes économiques de la crise boursière devrait être tout à fait limitée".On l'aura compris, pour Francis Mer, comme pour Jean-Pierre Raffarin la semaine dernière, il s'agit d'abord de rassurer et de maintenir la confiance alors que les indicateurs montrent clairement que l'impact de la crise boursière pourrait être important. Ainsi, aux Etats-Unis, le redémarrage de l'investissement a marqué un net coup d'arrêt, ce qui a gravement entamé la confiance des acteurs économiques allemands (la baisse de l'indice Ifo la semaine dernière le prouve). Si la consommation américaine est restée soutenue en juin, la confiance des ménages, elle, est en baisse. La semaine qui vient nous en dira un peu plus, grâce à une pluie d'indicateurs en France et aux Etats-Unis, sur les réelles conséquences de la crise financières. Mais il y a fort à parier que la confiance est d'ores et déjà atteinte. Or, contrairement à ce que sous-entendent Francis Mer et Romano Prodi, la solidité de l'économie européenne sans une réelle croissance outre-Atlantique reste à prouver. Le ministre l'a d'ailleurs admis : il a "bon espoir" pour une reprise prochaine de l'investissement", mais, a-t-il ajouté "pour peu que les marchés retrouvent un peu de sérénité".
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