"Les assureurs se soucient de leur notation"

"La Tribune". Malgré son rebond de la fin 2001, le secteur européen de l'assurance continue à sous-performer le marché, pourquoi ?Michael Huttner. Je vois à cela deux raisons principales. Avant la "purge" du mois de septembre, les assureurs européens étaient surévalués par rapport à leurs homologues américains. En mars 2000, Axa était trois fois plus cher que Chubb. Aujourd'hui, les deux groupes se paient environ 13 fois leurs bénéfices escomptés pour 2003. Les valeurs de l'assurance étant à leur prix, le potentiel de hausse est limité. De plus, nous estimons que la performance des marchés financiers sera encore faible cette année, ce qui limite d'autant les plus-values potentielles des portefeuilles d'actifs.Les assureurs agissent dès lors sur la structure de leurs coûts...- La restauration de la rentabilité des compagnies d'assurances passe par une véritable "chasse aux frais". Les assureurs sont d'autant plus enclins à réduire leurs coûts qu'ils subissent la pression des agences de notation. La filiale assurance-vie de Zurich Financial aux Etats-Unis, Zurich Life, vient de voir sa note dégradée par Standard & Poor's. D'ailleurs, plus que l'orientation des marchés financiers, ce sont ces agences et le risque qu'elles font peser sur la notation de la dette des assureurs qui motivent leur stratégie actuelle...Quelles sont les perspectives de croissance du secteur cette année ?- En assurance dommages, les assureurs vont bénéficier des hausses de tarifs décidées en fin d'année dernière. A cet égard, il existe une légère différence entre la France et l'Allemagne. Compte tenu de la législation française qui veut que le risque terroriste soit lié au risque incendie ce qui n'est pas le cas en Allemagne des compagnies comme Axa ou les AGF ont pu faire passer des hausses de tarifs pour le risque incendie comprise entre 40 % et 80 %. Ces relèvements tarifaires ne porteront véritablement leurs fruits qu'en 2003, une fois que tous les contrats auront été renouvelés. Les métiers de l'assurance-vie devraient pour leur part connaître une croissance de leurs revenus d'environ 5 % en Europe cette année. Mais en termes de volume, la collecte dans l'assurance-vie devrait tout juste atteindre les niveaux de 2000.Propos recueillis par Hélène Mazie
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