L'affaire MobilCom fait plonger France Télécom sous les 27 euros

A l'occasion de la publication, mardi matin, de son activité pour le premier trimestre 2002, France Télécom n'a pas donné d'indication sur l'avancement de l'affaire MobilCom, pour laquelle rien ne semble encore décidé. "Nous n'avons actuellement rien à annoncer. Nous continuons les discussions avec Gerhard Schmid [le président de MobilCom: NDLR] et avec les banques et nous espérons aboutir à une solution dans les semaines à venir", a déclaré Jean-Louis Vinciguerra, le directeur financier, lors d'une conférence téléphonique. Depuis plusieurs semaines, les banques sont pressenties pour reprendre la participation de Gerhard Schmid avec la possibilité de la céder plus tard à France Télécom qui détient déjà 28,5% de l'opérateur allemand.Ce mardi en séance, les investisseurs ont sanctionné ce manque d'informations entraînant l'action vers de nouveaux planchers. Ainsi, elle termine pour la première fois sous la barre des 27 euros, à 26,96 euros (-4,87%), après avoir touché un plus bas historique de 26,63 euros.Pourtant le groupe, qui revendique 2,1 millions de nouveaux clients sur le trimestre, a tenu à rassurer quant à ses perspectives. Ainsi, il considère que son positionnement sur toutes les activités en croissance des télécommunications lui permet de "confirmer ses perspectives favorables pour 2002", c'est-à-dire une croissance à deux chiffres des revenus avec la consolidation du polonais TPSA, et surtout une hausse du résultat brut (Ebitda) et du résultat d'exploitation (Ebit) "plus rapide que celle des ventes".Mais en début de matinée, le marché avait déjà été déçu par l'activité du premier trimestre, ressortie légèrement en deçà des pronostics. Attendu notamment entre 10,67 et 10,68 milliards d'euros par Aurel-Leven et Fideuram-Wargny, le chiffre d'affaires s'est en effet établi à 10,6 milliards. Ce qui représente une croissance de 5,6% au lieu des 6,3-6,4% pressentis.Principale déception, les "services fixes, voix et données" en France ont enregistré un repli de 4,5%, plus lourd qu'attendu par le marché. Leur chiffre d'affaires est ainsi tombé à 4,77 milliards d'euros. Ce que le groupe justifie principalement par "le transfert automatique des clients présélectionnés à la concurrence pour leur trafic local et par de nouvelles baisses tarifaires, en particulier sur l'interconnexion".La contribution de Wanadoo n'apporte quant à elle aucune surprise puisque la filiale de France Télécom avait déjà publié la semaine dernière un chiffre d'affaires en hausse de 31% (voir ci-contre). Sa contribution dans les comptes de la maison-mère atteint 375 millions d'euros, soit une progression de 29,3% sur un an.Au chapitre des satisfactions, on peut en revanche citer le dynamisme de la branche "services voix et données hors de France". Cette division, qui inclut Equant (dont la contribution est en hausse de 1,6% à 775 millions d'euros), a réalisé un chiffre d'affaires de 1,61 milliard d'euros (+14,2%). Le groupe insiste également sur la croissance de 66% constatée sur le marché espagnol.En outre, alors que les inquiétudes actuelles du marché portent essentiellement sur la téléphonie mobile, France Télécom a une nouvelle fois été porté par Orange. La filiale de téléphonie mobile a vu ses ventes monter en flèche de 16% au cours des trois premiers mois de 2002, à 3,956 milliards d'euros. Le revenu par utilisateur a progressé au Royaume-Uni au premier trimestre, tandis que l'écart en termes de parts de marché s'est encore creusé en France entre Orange (49%) et ses deux concurrents SFR (34,2%) et Bouygues Télécom (16,8%). La plus forte progression du chiffre d'affaires (+20%) d'Orange se situe d'ailleurs en France, tandis que les ventes de l'opérateur ont progressé de 13% au Royaume-Uni et de 16% dans le reste du monde. Cette belle progression des ventes s'est également accompagnée d'une croissance sur un an de 7,3% de la clientèle. Fin mars 2002, Orange comptait 40,54 millions de clients dans le monde contre 33,24 millions un an plus tôt. Un dynamisme commercial qui a permis à France Télécom d'intégrer dans ses comptes une contribution d'Orange de 3,85 milliards d'euros, supérieure de 14,9% à celle du premier trimestre 2001.L'action d'Orange est d'ailleurs un peu moins sanctionnée que celle de sa maison-mère. En fin de journée, elle cède 2,29% à 6,40 euros.
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