Le Japon est sorti de la récession au premier trimestre 2002

Fin de la récession pour l'empire du soleil levant. Le PIB nippon a crû de 1,4% sur les trois premiers mois de l'année par rapport au trimestre précédent. En rythme annualisé, la croissance du Japon est de 5,7%, elle est donc supérieure à celle des Etats-Unis (5,6%). En revanche, sur l'année fiscale 2001/2002, le PIB est en recul de 1,3%, après une progression de 1,7% en 2000/2001. Ces chiffres sont légèrement supérieurs aux attentes des économistes qui, en moyenne, prévoyaient une progression trimestrielle de 1,3%. Ils ne sont cependant pas exempts d'ambiguïtés. S'il s'agit en effet de la plus forte hausse trimestrielle depuis deux ans, la baisse du produit intérieur brut sur l'année fiscale est la plus forte enregistrée depuis vingt-et-un ans. La sortie d'une crise aussi profonde ne pourra donc être que lente pour le Japon. Et ce bon chiffre trimestriel est loin d'effacer les difficultés que traverse encore le pays. Certes, il s'agit bien de la preuve que "le pire est passé" ; néanmoins, l'essentiel de la progression du PIB sur le premier trimestre 2002 est due pour plus de moitié (0,7 point) à la hausse des exportations, et donc à la reprise américaine. Les économistes mettent donc en garde contre un retour en arrière au second semestre. Le ralentissement de la demande américaine et l'affaiblissement du dollar face au yen risquent de réduire l'appel d'air provoqué par les exportations. Taro Saito, économiste chez NLI interrogé par Reuters prévient donc : "je ne m'attends pas à une croissance d'une vigueur comparable au prochain trimestre. Elle devrait plutôt être proche de zéro". La bonne nouvelle provient cependant de la hausse de 1,6% au cours du premier trimestre des dépenses des ménages. Même si cette progression s'explique en grande partie par des conditions climatiques qui ont favorisé la consommation, les ménages japonais semblent être de nouveau en mesure de soutenir la croissance. Ainsi, les dépenses des ménages n'ont pas faibli en avril, puisqu'elles ont progressé de 2% sur un an. Pour autant, le Japon ne sera réellement sorti de la récession que lorsque les entreprises reprendront confiance et recommenceront à alimenter la demande intérieure. L'investissement est en effet demeuré particulièrement faible au premier trimestre 2002 et a chuté de 3,2% par rapport à la même période en 2001. Les problèmes structurels portant sur le secteur bancaire et financier sont également une épine dans le pied du géant asiatique. Le gouvernement nippon reste donc prudent et ne prévoit qu'une croissance zéro pour l'année fiscale 2002/2003. La belle performance du début 2002 risque donc d'être de courte durée.
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