Pour le président d'Intel, il est trop tôt pour parler de reprise

"Le début de la fin ? Je ne serai pas aussi optimiste" : alors que les espoirs d'un rebond net et durable du marché des semi-conducteurs tendent à se transformer en prévisions, le "chairman" d'Intel, Andy Grove, véritable institution vivante du secteur, a profité d'une intervention lors d'une conférence, hier, pour prêcher la prudence. "Tout au long de l'année, il ne s'est rien passé d'important, ni à la hausse, ni à la baisse", a-t-il résumé à propos des ventes mondiales de puces. Des propos qui font suite aux prévisions optimistes publiées le mois dernier par la principale organisation du secteur, la SIA, qui table sur une nette reprise des ventes en 2003 et 2004, mais aussi au relèvement des prévisions de ventes d'Intel lui-même et d'AMD pour cette fin d'année. Après la chute de 30% des ventes mondiales de semi-conducteurs en 2001, qui a ébranlé tout le secteur, 2002 devrait ainsi s'achever sur une note positive, grâce à la - relative - bonne tenue des ventes d'ordinateurs et au bon démarrage des combinés mobiles dotés d'écrans couleurs et de fonctions multimédia, des produits plus gourmands en mémoire que les générations précédentes. Pour Andy Grove, la baisse actuelle des investissements est la conséquence logique du sur-investissement des années 90, période durant laquelle, rappelle-t-il, le secteur "tournait, rétrospectivement, largement au-dessus de la demande sous-jacente". D'où les réductions de capacité opérées depuis deux ans, et qui pourraient se poursuivre. Les fabricants d'équipements de production de semi-conducteurs devraient ainsi enregistrer cette année un recul d'un tiers de leur activité, selon les dernières prévisions en date, avant un rebond d'environ 15% l'an prochain et de 21% en 2004. Ce marché profiterait ainsi de la fin des réductions de capacité et de la remontée progressive des taux d'utilisation de ces mêmes capacités chez les producteurs.Reste que les marchés finaux sont encore fragiles : tandis que celui du PC attend encore un redémarrage des investissements informatiques des entreprises, la prudence est encore d'actualité dans l'industrie des télécommunications. Comme l'ont montré mardi les dernières prévisions de Nokia, marquées par une progression des ventes inférieure aux attentes.
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