"L'économie européenne va fléchir dès 2003"

"La Tribune". Quelle est l'ampleur de la révision en baisse de vos prévisions économiques pour la zone euro ?Stéphane Déo. Le retournement de nos indicateurs avancés et les signaux pessimistes envoyés par les indicateurs nationaux de plusieurs pays européens nous amènent à ne plus attendre qu'une croissance du PIB de 0,9 % dans la zone euro en 2002, contre + 1,1 % auparavant. Notre révision est encore plus drastique pour 2003 : notre prévision revient d'une croissance de 2,5 % à un maigre 2 %. C'est le principal changement de notre scénario car auparavant nous attendions une stabilisation en 2003 alors que nous attendons maintenant un fléchissement graduel. Le cycle apparaîtrait ainsi plus court et le rythme de croissance au pic du cycle resterait très faible en comparaison des cycles précédents.Sur quoi bute la croissance des pays européens ?Le problème fondamental de l'économie européenne c'est l'atonie de la demande domestique. La dégradation du marché de l'emploi fragilise le ressort futur de la consommation qui sera en outre affecté par un effet de patrimoine (après la baisse des actions se profile maintenant le risque de la baisse des actifs immobiliers). Et aucun secours n'est à attendre de la reprise de l'investissement. Les entreprises réétudient leurs projets (incertitude sur les perspectives de leur marché, taux d'utilisation des capacités toujours bas, bilans dégradés) en attendant d'y voir plus clair. La situation actuelle ressemble peu à celle de la période 1997-2000 mais rappelle plutôt celle du début des années 90, caractérisées par la faiblesse de l'investissement, la montée du chômage et des comptes publics sans réelles marges de manoeuvre. De quoi anticiper une nouvelle baisse des taux à long terme et une bonne tenue des marchés obligataires en fin d'année, mais de piètres perspectives pour les actions.Alors que la protection sociale est plus forte qu'aux Etats-Unis, la consommation est plus dépendante du chômage ?Les Américains ont une plus grande souplesse dans le recours à l'emprunt pour lisser leur revenus. Par ailleurs, la baisse des taux hypothécaires ainsi que les baisses d'impôts leur ont redonné une aisance au cours des derniers mois.
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