"Six propositions pour assurer la forêt française"

"La Tribune" - Pourquoi la forêt française est-elle menacée par l'assurance ?Henri Plauche Gillon - La question de l'assurance des forêts s'est hissée au premier rang des préoccupations des propriétaires après les tempêtes de 1999. Alors que moins de 8 % des surfaces boisées étaient assurées. Aussi l'essentiel du sinistre, soit 4,6 milliards d'euros, a été supporté par les propriétaires, et les compagnies d'assurances n'ont payé que 228 millions. Mais ceci représente quarante années de primes, et les rares compagnies couvrant les risques des forêts ont dénoncé les contrats existants pour proposer de nouvelles polices avec des primes en hausse de 300 % à 400 %, alors même que la couverture du risque était revue à la baisse dans des proportions de 2 à 3. La prime moyenne des polices tempête-incendie atteint 28 euros par hectare, absorbant tout le revenu des forêts, de l'ordre de 30 euros : la forêt n'est plus économiquement assurable. Notre fédération refuse d'en rester là et fait six propositions.Quelle est la nature de ces propositions ?Chacun doit faire un effort, les propriétaires, les assureurs et l'Etat. Il faut encourager une auto-assurance en créant une épargne de précaution des propriétaires, disponible en cas de sinistre. Pour cela une défiscalisation des revenus de cette épargne s'impose. Les propriétaires sont aussi prêts à jouer le jeu de la péréquation des risques en assurant leur peuplement pourvu que les assureurs adaptent leurs tarifs. La FNSPSF estime le potentiel assurable à près de 1 million d'hectares, trois fois plus qu'avant les tempêtes. Et il pourrait être supérieur si des polices multirisques associant l'assurance de propriétés (habitation et forêt) couplées à des assurances auto se développaient. Nous attendons des assureurs des contrats pluriannuels favorisant l'assurance des forêts les plus jeunes.Qu'attendez-vous de l'Etat ?Il doit tenir ses promesses - 1 milliard d'euros sur dix ans pour aider à la reconstitution des plantations. Mais un engorgement a lieu à l'octroi des aides. Deux propositions le concernent : la défiscalisation des primes d'assurance sur les revenus des propriétaires et l'application du mécanisme des calamités agricoles pour les calamités forestières lors des sinistres majeurs.
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