Inquiétudes syndicales après le discours de Jean-Pierre Raffarin

Dans son discours de politique générale prononcé mercredi à l'Assemblée, le Premier ministre a lancé différentes pistes de réformes sur des sujets tenant particulièrement à coeur aux organisations syndicales: avenir des régimes de retraite, introduction d'un service minimum dans les services publics, assouplissement des 35 heures, etc.. Des propositions diversement accueillies par les organisations de salariés. A la CFDT, on "se félicite que l'heure soit venue de la décision sur les retraites, que le calendrier en soit fixé et que l'objectif affirmé soit la sauvegarde du régime par répartition pour garantir le niveau des retraites de demain". L'organisation dirigée par François Chéréque ne mâche pas ses mots pour exprimer sa satisfaction suite à la déclaration du Premier ministre, même si elle avoue être restée "sur sa faim" au sujet de l'emploi.Si le Medef a pu se féliciter de la teneur des propos du Premier ministre, cela n'étonne guère Bernard Thibault, dont l'analyse concernant les retraites et les 35 heures est laconique: "C'est le Medef, plus que les organisations de salariés, qui a été entendu." Dans son communiqué, la CGT fait part de ses craintes concernant l'introduction de la retraite par capitalisation. Selon elle, "la retraite par répartition, qu'il y a besoin de conforter, sera fragilisée par le développement de mécanismes d'épargne bénéficiant de forts allégements fiscaux." Du côté de la CFTC, la même inquiétude plane. Contacté par latribune.fr, Jacky Dintinger, secrétaire général de l'organisation, n'a pas de réticences particulières envers "une retraite personnalisée", c'est-à-dire la possibilité de travailler, pour qui le souhaite, au-delà de 60 ans. Mais il tient à mettre en garde contre une sortie du système par répartition. "On va vers les fonds de pension et quand on voit ce que cela donne chez Vivendi ou Alcatel, il est évident que ce n'est pas le moment. Les résultats sont trop aléatoires et les risques trop importants", lance-t-il. En ce qui concerne l'instauration d'un service public minimum, c'est une réaction de refus qui prévaut. La CFDT Cheminots, Sud Rail, aussi bien que la Fédération du rail de FO opposent un non catégorique à la demande du Premier ministre. Interrogé par latribune.fr, Vincent Charbonnier, trésorier général de la branche cheminots de FO, dénonce cette initiative comme une atteinte au droit constitutionnel de grève. "On ne peut pas aller plus loin dans la législation du droit de grève, ce serait sa remise en cause fondamentale", affirme-t-il. Vincent Charbonnier ironise par ailleurs sur la conception de la négociation de Jean-Pierre Raffarin. Selon lui, "des négociations ne s'imposent pas". Les centrales syndicales étaient justement en réunion avec la direction afin de réduire le nombre de grèves quand elles ont appris la nouvelle. Du coup, "la réunion a capoté et maintenant, nous sommes dans une impasse".
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