Les Etats-Unis tournent le dos à la récession

Entrée officiellement en récession en mars, l'économie américaine semble avoir amorcé une reprise dès la fin de l'année dernière. Les chiffres délivrés cet après-midi par le département du Commerce ont réservé une surprise de taille aux économistes. Alors qu'en moyenne ils attendaient une progression de 0,8% du produit intérieur brut (PIB) au quatrième trimestre, c'est en fait une hausse de 1,4% en glissement annuel qu'annonce le gouvernement. Lors de la première estimation à la fin du mois de janvier, le département du Commerce avait évoqué une progression de 0,2%. Sur l'ensemble de l'exercice 2001, la croissance américaine s'est élevée à 1,2%, marquant toutefois un net coup de frein par rapport à 2000 où la croissance s'était établie à 4,1%. La croissance de 1,4% enregistrée au quatrième trimestre de 2001- la plus forte depuis celle enregistrée au quatrième trimestre de 2000- fait suite à une contraction du PIB de 1,3% au troisième trimestre de l'an dernier. Une fois de plus l'étonnante vitalité de la première économie mondiale est le résultat de l'exceptionnelle bonne tenue de la consommation des ménages américains. Malgré la détérioration du marché de l'emploi, celle-ci a progressé de 6% lors des trois derniers mois de l'année 2001 (au lieu 5,4% en première estimation). La croissance a également été dopée par les dépenses de consommation des administrations publiques (+10,1%). Par ailleurs, le déficit commercial enregistré au quatrième trimestre s'est avéré moins important que précédemment estimé. Le déficit commercial a soustrait 0,35 point de pourcentage au PIB au 4ème trimestre comparativement à une estimation initiale de -0,85 point.L'activité a été pénalisée par la chute des investissements des entreprises et par la poursuite du mouvement de déstockage. Cette liquidation massive des stocks a amputé le PIB de 2,19 points. Lorsque ce mouvement sera arrivé à son terme, les entreprises seront mécaniquement contraintes de se remettre à produire afin de satisfaire la demande. Mécaniquement, les stocks devraient donc à nouveau contribuer positivement à la croissance. Néanmoins, et afin de relativiser tout enthousiasme, on peut noter qu'avec un niveau de consommation aussi solide, la croissance américaine ne doit pas espérer un redémarrage en fanfare. Dans cette optique, les propos d'Alan Greenpan hier prennent un relief particulier. Soulignant que l'économie américaine faisait preuve d'une "capacité de récupération remarquable", le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) a tenu à souligner que la reprise serait modérée. La Fed table sur une croissance de 2,5 à 3% cette année, calculée sur le quatrième trimestre 2002 comparativement à la même période en 2001. Même s'ils sont le reflet d'une situation passée, ces chiffres sont bien accueillis par les marchés d'actions américains. De plus, les indices sont dopés par une autre publication, celle des directeurs d'achats de Chicago. L'indice d'activité dans le secteur manufacturier de cette région des Etats-Unis a progressé à 53,1 points en février contre 45,1 points en janvier. Or, un indice au dessus des 50 points témoigne d'une hausse de l'activité économique. Conséquence, en milieu de séance à Wall Street, le Dow Jones progresse de 0,61% et le Nasdaq de 0,10%. A Paris, l'indice CAC 40 qui avait passé toute la matinée dans le rouge s'est redressé brutalement après la publication de ces statistiques et s'adjuge, en clôture, 0,87% à 4.462,99 points. latribune.f
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