L'euro remonte au dessus de 0,99 dollar

L'euro s'est inscrit en forte hausse, ce matin, franchissant la barre des 0,99 dollar. Les marchés des changes s'inquiètent d'une possible chute de Wall Street, cet après-midi, tandis que les interrogations sur l'économie américaine sont plus vives que jamais.En milieu de journée, la devise européenne s'échangeait à 0,9920 dollar, après avoir coté jusqu'à 0,9938. Hier, la monnaie unique n'avait pas dépassé les 98,60 cents. Plusieurs raisons expliquent cette remontée de la devise européenne à des niveaux qu'elle n'avait pas connus depuis la fin de juillet. En premier lieu, les marchés redoutent une très mauvaise séance à Wall Street cet après-midi, pour la réouverture après le jour férié d'hier. "Les indicateurs avancés de la Bourse de New York sont en fort repli, ce qui indique que le dollar ne sera pas soutenu aujourd'hui par les bonnes performances des marchés boursiers américains comme cela a été le cas récemment", a ainsi indiqué à l'AFP Kamal Sharma, économiste à la Commerzbank. Cette inquiétude quant aux Bourses se double d'interrogations sur la santé de l'économie américaine. Cet après-midi est attendue la publication de l'indice ISM des directeurs d'achats. Une progression de cet indicateur est attendue, mais un bon chiffre est déjà anticipé par les marchés. Et surtout, cette publication ne devrait pas dissiper la confusion sur l'état de l'économie créée par les indicateurs de la semaine dernière. En fin de semaine, les observateurs ont été agréablement surpris par l'indice d'activité dans le secteur manufacturier de la région de Chicago. Alors que les analystes tablaient sur un niveau inchangé de cet indicateur entre juillet et août, il a en fait enregistré un bond important, passant de 51,5 à 54,9. Autre bonne nouvelle, un peu plus tôt dans la semaine : la forte remontée en juillet des commandes de biens durables, à +8,7% contre +1,5% attendus. Mais ces chiffres, qui tendraient à indiquer une bonne tenue de l'activité des entreprises et de l'investissement, doivent être fortement relativisés. Une embellie dans la région de Chicago ne suffit pas à annoncer une reprise dans l'ensemble des Etats-Unis, et les commandes de biens durables sont notoirement volatiles. Et à l'inverse, les dernières données disponibles sur le moral des ménages ne sont pas encourageantes. L'indice de confiance du Conference Board a ainsi encore dévissé en août, perdant 3,1 points pour s'établir à 93,5. Soit son plus faible niveau depuis novembre 2001. Une chute qui reflète l'impact sur le consommateur américain du ralentissement économique, de la crise des marchés et des perspectives moroses de l'emploi.Dernier facteur, enfin, qui pèse sur le dollar : l'approche de l'anniversaire du 11 septembre, qui assombrit le climat sur les marchés, où l'on redoute une nouvelle offensive terroriste.Tous ces éléments profitent donc, pour le moment, à l'euro. Il n'en demeure pas moins que cette reprise de la devise européenne pourrait être fragile : l'économie et les marchés financiers européens ne sont pas dans une forme beaucoup plus brillante que de l'autre côté de l'Atlantique.
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