"Messier a un impérieux besoin de ses stock-options"

La Tribune - Jean-Marie Messier peut-il reconvoquer une assemblée des actionnaires de Vivendi ?Pierre-Henri Leroy - Comme toujours avec Vivendi, la manière de communiquer vient brouiller le message. La logique est qu'une décision de justice précède cette reconvocation. Ce qui devrait être respecté, même si Jean-Marie Messier laissait entendre dès la fin de l'assemblée de la semaine dernière qu'il reconvoquerait une assemblée pour s'affranchir d'un score défavorable visant les résolutions relatives au plan de stock-options. Il a un impérieux besoin d'un accord de ses actionnaires pour honorer ses engagements pris à l'égard de certains cadres. Toutefois c'est bien parce qu'il a trop tiré sur la ficelle à son profit et à celui d'Edgar Jr Bronfman en 2001 qu'il éprouve des difficultés à l'obtenir. Ceux-ci ne peuvent qu'être dépités de l'incohérence entre les actes personnels du président de Vivendi (rémunération, train de vie...) et la performance de l'entreprise.La demande d'un réexamen de ces résolutions est-elle légitime ?Ce très fort taux d'abstention est assez inhabituel pour que l'on s'interroge sur un acte de "délinquance radio". Il est de l'intérêt de tous les actionnaires que le processus démocratique des assemblées demeure intègre. Si la société parvient à faire la démonstration d'un sabotage, il est sain que les actionnaires se prononcent à nouveau.N'êtes-vous pas inquiet de ce nouveau faux pas de Vivendi ?Effectivement, lors de l'assemblée de fusion avec Seagram, Vivendi avait été contraint de reconnaître que l'opposition à certaines résolutions avait été initialement minorée. Une correction avait été apportée le lendemain de l'assemblée à la demande d'un institutionnel français titulaire de 2 % des droits de vote... Mais comme le problème avait surgi dans un sens opposé à celui d'aujourd'hui, l'affaire n'avait pas été plus loin. Les actionnaires n'ont pas les mêmes moyens que les dirigeants pour exiger une nouvelle assemblée. Notons par ailleurs que la loi NRE, dont le retard de publication des décrets illustre la difficulté de son application, ne va pas dans le bon sens puisque l'individualisation des votes tendra à disparaître au profit du renforcement des pouvoirs de police du président.
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