Forte hausse des commandes industrielles allemandes

L'industrie allemande serait-elle vraiment sur la voie de la reprise, après presque un an de récession ? On serait tenté de le croire en voyant le chiffre des commandes à l'industrie publié jeudi et qui suit un bon chiffre du PMI manufacturier lundi. En avril, les commandes à l'industrie ont progressé sur un mois de 2,3% après un mois de mars stable et un mois de février où elles avaient baissé de 2,5%. Sur un an, la progression est de 1,3%. Ce chiffre est nettement au-delà des attentes des économistes, puisque le consensus Reuters s'établissait à +0,9%.L'élément le plus étonnant de cette progression est la part prise par la demande intérieure. L'indice des commandes intérieures progresse ainsi de 4,6 points à 404,4 alors que celui des commandes extérieures s'est réduit de 0,8 point à 155,3. Jusqu'ici, la demande intérieure stagnait ou baissait outre-Rhin. Cette reprise de l'industrie demandera certes à être confirmée, mais il s'agit incontestablement d'un bon chiffre. Autre signe encourageant, les commandes de biens d'équipements, dont l'indice progresse de 1 point à 133,5 en avril, mais surtout grâce à la puissance de la demande intérieure dont l'indice grimpe de 7 points. Reste à savoir s'il s'agit bien d'un premier élément prouvant un retour à l'investissement des entreprises allemandes.Enfin, les commandes en biens de consommations sont en hausse de 4,6% sur un mois, avec une hausse de la contribution intérieure de 5,6%. La consommation allemande, jusqu'ici atone, recommencerait donc à frémir.Selon Ulla Kochwasser, analyste chez Mizuho interrogée par Reuters, ce chiffre "pourrait être le signe que la demande intérieure rebondit". Elle nuance néanmoins cette appréciation, en ajoutant que le chiffre des commandes reste "volatil et devra être confirmé par les enquêtes sur le secteur manufacturier". Une telle reprise de la demande allemande serait cependant évidemment de bon augure pour toute la zone euro et naturellement pour son premier partenaire, la France. L'Allemagne pourrait alors offrir une bouffée d'air à l'industrie hexagonale.
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