"La compression des dépenses informatiques ne peut être éternelle"

La Tribune - Les éditeurs de logiciel donnent des signes de faiblesse depuis le début de l'année. Comment expliquez-vous cela ?Philippe Gendreau - L'impact du 11 septembre a été important sur le secteur : le troisième trimestre 2001 s'est déroulé au ralenti, puis un effet de rattrapage, parfois interprété comme un redémarrage, a eu lieu sur le quatrième. Aujourd'hui, la visibilité reste limitée, même si une lueur d'espoir apparaît aux Etats-Unis avec le léger redressement des intentions de dépenses informatiques des dirigeants. Les entreprises américaines envisagent même des embauches.Qui devrait profiter en premier lieu de cette reprise ?La compression des dépenses informatiques ne peut être éternelle, ne serait-ce que pour une question de sécurité des systèmes. Mais les premières améliorations devraient profiter aux activités de conseil puis d'intégration, parce que la priorité des dirigeants est d'optimiser l'efficacité de leurs systèmes, de consolider leurs actifs, et non d'acquérir de nouvelles licences. Compte tenu du calendrier de prise de décision pour les investissements en logiciel (6 à 9 mois), la reprise des ventes ne devrait pas intervenir avant le début 2003.Quel risque plane sur les valeurs informatiques et logicielles ?Nous attendons une amélioration de la situation commerciale des entreprises, avec un redémarrage des commandes, sur la fin 2002. La question des embauches va devenir problématique pour les SSII. Elle fera peser un risque sur les marges de celles qui embauchent et sur la croissance de celles qui ne le font pas. Dans cette hypothèse, les valeurs les plus cycliques comme Cap Gemini risquent de stagner et il faudra se replier sur des titres défensifs comme Atos ou Tietoenator. La situation des logiciels risque d'être extrêmement délicate si la reprise se fait attendre : le secteur se traite entre 1,5 et 2 fois plus cher que la moyenne du marché selon le ratio prix sur bénéfices. Dans ce contexte d'incertitude, les SSII semblent beaucoup moins risquées puisque leur valorisation est revenue à des plus-bas sur dix ans, avec un ratio moyen prix/bénéfice à 24 pour 2002, quasiment équivalent à celui du marché.
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