Hausse du chômage en novembre

Après s'être stabilisé en septembre et avoir même accusé une très légère baisse en octobre (- 0,1 %), le chômage enregistre une hausse sensible de 0,6% en novembre. Selon les statistiques du ministère des Affaires sociales publiées vendredi, 2.289.100 personnes sont demandeurs d'emploi. Quant au taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT), il reste stable. Depuis juin 2002, il est à 9% de la population active. Au cours du mois de novembre, 386.500 demandeurs d'emplois se sont inscrits à l'ANPE, soit une hausse de 8,4% par rapport au mois précédent, notamment en raison d'une forte progression des entrées consécutives à un licenciement économique (+7,7%) et de celles faisant suite à une fin de contrat à durée déterminée (+5,5%). En octobre déjà, les experts de la banque CDC Ixis estimaient que la détérioration des ratios de profitabilité des entreprises se répercuterait tôt ou tard sur les effectifs.Parallèlement, les sorties de l'ANPE (340.900 en novembre) repartent à la baisse, avec un recul de 3,2%. Sur un an, par rapport à novembre 2001, le chômage de catégorie 1 (demandeurs d'emplois immédiatement disponibles à la recherche d'un emploi à durée indéterminée et à temps plein), qui sert de baromètre officiel, progresse de 4,7%. Ces chiffres confirment la dégradation continue du marché du travail. "Les ratios de profitabilité des entreprises se détériorent, et elles n'ont pas de vision claire de leur production. Le secteur industriel continue à perdre des emplois. Nous n'attendons aucune amélioration avant la fin 2003" indique Svenja Nehls-Obegi, économiste chez CDC Ixis. Le nombre de demandeurs d'emplois de catégorie 1+6 (qui prend en compte les demandeurs d'emploi ayant exercé une activité occasionnelle ou réduite de plus de 78 heures dans le mois) augmente plus légèrement, de 0,4%. Le chômage des jeunes progresse de 0,5%, tout comme celui des adultes. Cependant, l'effectif des demandeurs d'emplois les plus âgés (plus de 50 ans) croît plus fortement de 0,8%, en particulier celui des hommes (+1,0%). Le chômage de longue durée, qui concerne les personnes inscrites depuis au moins un an à l'ANPE, poursuit sa progression (+0,8%) pour le deuxième mois consécutif. La stabilisation du chômage au début de l'automne s'expliquait en partie par la création d'emplois dans le tertiaire et la construction. Au troisième trimestre 2002, le ministère des Affaires sociales avait en effet recensé 40.500 emplois supplémentaires (+0,4%). Mais si l'intérim, le commerce et les transports se sont taillé la part du lion dans ces créations d'emplois, les télécoms et l'immobilier ont affiché des suppressions de postes.La situation ne devrait pas s'améliorer de sitôt dans l'Hexagone. L'OCDE prévoit une hausse du chômage l'an prochain en France, à 9,4 % de la population active contre 9 % cette année, avant un retour à 9,1 % en 2004. Cette morosité aurait pour seul avantage de ne pas alimenter l'inflation qui resterait stable (1,8 % en 2003 et 2004, après 1,9 % cette année).
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