"Toute la cote est affectée par Vivendi"

La Tribune - Quelles sont les conséquences de la déroute de Vivendi pour la Bourse de Paris ?Olivier Machou - Claude Bébéar, le président du conseil de surveillance d'Axa et le premier à tirer la sonnette d'alarme, avait raison de se méfier. Vivendi ne s'effondre pas seul. Toute la cote est affectée, à commencer par ses banques. Face à l'ampleur de la crise des TMT qui a d'abord touché de plein fouet les groupes de petite taille et très spécialisés, c'est aujourd'hui au tour de grands groupes comme ce géant mondial d'être sur la sellette. Sa présence dans de multiples activités et dans de nombreux pays ne l'empêche plus de souffrir comme les autres. Mais la leçon de l'affaire Vivendi c'est aussi que la mutation à marche forcée d'un groupe présente des risques. D'autant plus si ses dirigeants ont cédé à la facilité. Un empilage d'acquisitions réalisées par endettement et dans la précipitation ne constitue pas un groupe à même de traverser une conjoncture difficile.Pensez-vous que Vivendi constitue un Enron à la française ?Pour ce que l'on en sait aujourd'hui, Vivendi n'est pas au centre d'une affaire de tricherie généralisée, mêlant dirigeants et auditeurs externes. Il n'en reste pas moins que la compréhension de ce groupe n'est pas aisée. Cela ne date pas d'hier. La Bourse a toujours été mal à l'aise avec lui. Et du temps de la Générale des Eaux et de ses 2.200 filiales, ce sentiment était déjà là. Notons simplement que tous les grands groupes complexes se prêtent au lissage des comptes. Mais que si les difficultés conjoncturelles persistent comme c'est le cas depuis près de trois ans, les difficultés finissent toujours par réapparaître.Jean-Marie Messier est-il le seul responsable de l'échec ?Il est difficile de répondre quant on est à l'extérieur du groupe. Toutefois, il est clair que les contre-pouvoirs n'ont pas fonctionné correctement. Les grands groupes français ne feront pas l'économie d'une réforme des conseils d'administration. Le nouveau dispositif législatif, récemment adopté par les députés, répond à cette nécessité en renforçant les pouvoirs et les devoirs des administrateurs. Encore faudra-t-il que dans les mois et les années qui viennent les pratiques épousent l'esprit de la loi.
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