Tensions inflationnistes dans la zone euro

L'Office européen des statistiques (Eurostat) a publié une estimation de l'inflation dans la zone euro pour le mois de mars. En rythme annuel, les prix ont progressé dans les douze pays de la zone de 2,5%. En février, les prix avaient progressé de 2,4%. Cette projection est réalisée à partir des estimations italiennes et allemandes. Les deux chiffres de ces pays étaient déjà connus et avaient montré, en mars, une reprise de l'inflation outre-Rhin (+0,2% sur un mois) et une forte poussée des prix en Italie (+0,9% en un mois). Cette estimation devra être confirmée le 17 avril prochain lors de la publication du chiffre définitif de l'inflation dans la zone. Il n'en reste pas moins que les économistes attendaient un taux estimé d'inflation légèrement inférieur à celui de février en rythme annuel. A deux jours de la réunion mensuelle de la BCE, ce chiffre n'a rien de rassurant. Il appuie le scénario d'une reprise de l'économie en Europe s'accompagnant d'une montée notable des prix. La BCE, qui a pour mission de maintenir l'inflation en deçà de 2%, réagira donc sans doute à terme en remontant son taux de base, malgré une croissance plus faible dans la zone euro qu'aux Etats-Unis.Un peu plus tôt dans la journée, l'indice PMI Reuters montrait une stabilisation de l'activité manufacturière en mars dans la zone euro, pour la première fois depuis mars 2001. L'activité dans la zone est tirée, depuis le début de l'année, par les commandes à l'exportation qui conduisent les entreprises à réduire leurs stocks. La reprise de la production manufacturière européenne est donc directement liée au rebond américain. L'Italie et, dans une moindre mesure, la France, tirent la production européenne vers le haut, tandis que l'Allemagne continue d'être à la traîne.Cet indice PMI montre une économie européenne qui sort doucement du ralentissement économique, mais dont la reprise dépend encore fortement de celle de l'économie américaine. Dans ces conditions, un relèvement des taux de la BCE pourrait contrarier un processus encore fragile.Du côté des marchés, on préfère rester attentiste. Dans l'attente du chiffre définitif des prix pour mars, les investisseurs ne parient pas massivement sur une remontée rapide des taux. L'euro était donc pratiquement stable en fin de journée à 87,96 cents.latribune.f
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