Les consommateurs américains gardent le moral

Comme le laissaient percevoir plusieurs études et statistiques parues depuis un mois, la confiance des consommateurs américains a fléchi en avril. Mais dans des proportions qui restent raisonnables. L'indice du Conference Board a ainsi reculé de 1,9 point en avril en s'établissant à 108,8 contre 110,7 en mars. Cette baisse est moins forte que ce qu'attendaient les économistes, puisque le consensus Reuters tablait sur un indice à 108.L'indice du Conference Board est la référence concernant la mesure de la confiance des consommateurs américains. Il est réalisé à partir d'un échantillon représentatif de 5.000 ménages. La baisse de ce mois-ci est principalement due à la dégradation des conditions économiques actuelles. L'indice mesurant le jugement des ménages sur les conditions présentes a ainsi reculé de 4,5 points en passant de 111,5 à 107. Néanmoins, le nombre de ménages considérant que leur situation actuelle est "bonne" reste supérieur à ceux considérant qu'elle est "mauvaise" (19,7% contre 19,4%). Mais le point le plus significatif de cette étude d'avril est que les consommateurs demeurent très confiants pour l'avenir. L'indice mesurant le jugement des ménages sur les conditions économiques des six prochains mois reste pratiquement inchangé en passant de 110,2 en mars à 110 en avril. Mieux encore, la proportion de ménages considérant que la situation va s'améliorer progresse de 0,7 point à 26,1%, alors que ceux estimant que la situation va se détériorer reste stable et marginale (+0,2 point à 6,4%). De même, 22,4% des ménages pensent qu'il sera "plus aisé" de trouver un travail dans les six mois à venir, contre 20,7% en mars. En revanche, les ménages qui attendent une augmentation de leurs revenus sont moins nombreux en avril (21,2% contre 22,7% en mars).Cet indice constitue donc plutôt une bonne nouvelle. Il prouve que les ménages américains gardent le moral et sont prêts à continuer à consommer dans les mois qui viennent malgré les quelques signes de ralentissement qu'on a pu constater depuis le début de mars. En bref, cela signifie que l'économie américaine peut continuer à compter sur la consommation pour la soutenir, même si ce levier risque d'être insuffisant à long terme. La crainte d'un fléchissement notable de la consommation et, donc, d'un "double dip" de la croissance s'écarte. Un peu plus tard, la publication de l'indice d'activité dans le secteur manufacturier de la région de Chicago pour le mois d'avril confirmait pourtant que la croissance américaine, si elle se confirme, reste mesurée. En reculant de 1 point par rapport à mars, cet indice s'établit désormais à 54,7. L'indicateur mesurant les commandes et celui mesurant l'évolution probable de l'emploi sont en recul respectif de 3,6 et 1,1 points. Cette décélération de l'activité n'est, pour le moment, pas préoccupante, car, dans la mesure où l'indice reste supérieur à 50, l'activité continue de croître. Mais, en l'absence d'un investissement solide, la demande finale américaine reste insuffisante pour permettre un rythme de croissance tel que l'ont connu les Etats-Unis au premier trimestre 2002. Si la reprise américaine ne fait aucun doute, sa vigueur reste encore incertaine à long terme.Les marchés, eux, ont bien accueilli l'indice du Conference Board. A 17h30, le Dow Jones gagnait 1,45% et le Nasdaq progressait de 2,01%.
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