"Les valeurs du BTP ont bénéficié d'un attrait défensif"

La Tribune - Quelles sont les perspectives du BTP en France ?Charles-Edouard Boissy - Après la période faste pour la construction, de 1998 à 2001, nous attendons une phase de respiration qui durera deux ou trois ans. 2002 verra certainement un léger repli, mais restera une bonne année. 2003 devrait voir une consolidation plus marquée, mais pas une chute. On peut, à cet égard, s'inquiéter des conséquences d'une possible suppression de la TVA à 5,5 % sur les travaux de rénovation, qui représentent près de la moitié du marché.Cette conjoncture explique-t-elle l'engouement des groupes de BTP pour les sociétés d'autoroutes ?Ils ont été, dans le passé, victimes de retournement brutaux de leurs résultats. Les concessions autoroutières permettent d'atténuer fortement cette sensibilité même si c'est au prix d'une plus grande intensité capitalistique. Elles offrent en outre des opportunités de développement à moyen terme car le financement par le péage est économiquement le plus efficace. Enfin, les groupes de BTP français pourront exporter un modèle de gestion déléguée de service publique.La consolidation du secteur des autoroutes est-elle toujours d'actualité ?Oui. On observe la constitution de "champions nationaux" dans les trois grands pays où les autoroutes sont à péages, France, Italie, Espagne. En Italie, c'est fait via Autostrade. Vinci propose une approche similaire en lorgnant, avec Eiffage, les Autoroutes du Sud de la France. Enfin, en Espagne, Acesa et Aurea se proposent de fusionner après avoir lutté pour le contrôle d'Iberpistas. Ces concentrations renforcent la surface financière des groupes, élément clé pour développer de nouveaux projets.Le bon parcours boursier des BTP va-t-il se poursuivre ?Alors que les désillusions continuent sur les TMT, les valeurs du BTP ont bénéficié clairement d'un attrait défensif. Pour autant, nous pensons que la sécurisation progressive des cash-flows n'est pas encore intégrée dans les cours. En ce qui concerne les français, Vinci et Eiffage, leur valorisation reste modeste par rapport à l'italien Autostrade, à ASF ou à Aurea et Acesa. Les deux valeurs ne devraient pas décevoir à horizon d'un an ou deux.
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