L'économie se rappelle à Bush

A moins d'un mois d'élections parlementaires qui s'annoncent particulièrement serrées, ce n'est pas une bonne nouvelle pour le président Bush et sa majorité républicaine.La dissidence d'un élu du Grand Old Party a déjà coûté au maître de la Maison Blanche sa majorité au Sénat. La situation est à peine plus confortable à la Chambre des Représentants, où les républicains ne disposent que d'un modeste avantage : 223 sièges contre 208 aux démocrates.Le 5 novembre, le tiers des sièges du Sénat et la totalité de la Chambre des Représentants seront renouvelés. Une victoire des démocrates marquerait une tournure majeure dans la politique économique des Etats-Unis : le monde des affaires paierait au prix fort et par de nouvelles réglementations très contraignantes ses écarts de conduite à la mode Enron, la protection sociale et la santé se verraient dotées de sérieuses rallonges budgétaires, et les baisses d'impôts voulues par le président n'auraient d'un coup plus rien de définitif. A l'inverse, une percée républicaine consacrerait cet allègement de la fiscalité et ouvrirait la voie à d'ambitieuses réformes libérales, à commencer par celle des retraites publiques ("social security").Occupé qu'il était à sceller le sort de Saddam Hussein, George W. Bush a-t-il négligé le front économique intérieur ? Cela semble être l'avis de ses propres amis politiques. "Je crois que le président va devoir se concentrer sur l'économie," vient ainsi de déclarer l'influent sénateur du Nebraska, Chuck Hagel. Parce que les élections du début du mois prochain se joueront sur une poignée de sièges en plein coeur de l'Amérique profonde, de tels avertissements pèsent lourd.Ils ne sont pas sans rappeler non plus la mésaventure d'un autre George Bush, vainqueur spectaculaire d'un conflit en Irak, tombé un an plus tard aux mains d'un adversaire démocrate qui avait affiché dans son QG de l'Arkansas ce slogan destiné à ses troupes "C'est l'économie, imbécile" (It's the economy, stupid). Par trop meurtri par la défaite du quarante et unième président des Etats-Unis, son propre père, le numéro 43 ne peut avoir oublier la leçon. Il lui reste tout juste trois semaines pour en faire la démonstration.
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