Prévisions optimistes pour l'Allemagne et la zone euro

Deux études donnent mardi matin une vision plutôt optimiste de l'avenir de l'économie européenne. D'abord, dans la préface du rapport annuel de la BCE publié aujourd'hui, le président de la banque, Wim Duisenberg, rappelle que, "s'il existe encore des incertitudes sur la force de la reprise", "les conditions sont en place pour que cette reprise ait lieu". Dans le même temps, les six principaux instituts économiques allemands publient leur rapport commun semi-annuel sur l'état de l'économie outre-Rhin. Les instituts précisent que l'Allemagne est "au début d'une reprise économique" et que la croissance de son PIB devrait atteindre 0,9% en 2002 et 2,4% en 2003. Même si le chiffre de 0,9% est inférieur aux 1,3% précédemment envisagés, ces prévisions sont supérieures à celles du gouvernement de Berlin qui considère que la croissance 2002 sera de 0,75%, et de 2,5% l'année suivante. Pour la zone euro, les six instituts prévoient une croissance de 1,4% en 2002 et de 2,8% en 2003. Cette année, la demande intérieure ne devrait progresser que de 0,5% en Allemagne. La consommation devrait soutenir cette demande (+0,6% prévus en 2002), mais l'investissement demeure le point faible de l'économie allemande puisqu'il devrait encore baisser de 0,4% cette année. De fait, la croissance devrait amener une réduction du chômage surtout sensible à partir de 2003. A la fin de l'an prochain, le nombre de chômeurs devrait atteindre 3,8 millions. La croissance européenne ne devrait pas s'accompagner d'une poussée d'inflation comme on peut actuellement le craindre. Les instituts allemands prévoient une progression des prix de 1,5% en Allemagne en 2002 et de 1,6% en 2003. Une vision d'ailleurs confirmée ce matin par la sagesse des chiffres d'avril dans les principaux Land allemands. En Bavière, l'inflation se situe en avril en rythme annuel à +1,7% (contre 2% en mars). En Rhénanie du Nord-Westphalie, l'inflation annuelle atteint en avril 1,4% (contre 1,6% en mars). Selon les instituts, la BCE devrait relever deux fois ses taux d'ici à l'hiver. Le taux de refinancement devrait donc se situer fin 2002 à 3,75%, contre 3,25% actuellement. Néanmoins, ces prévisions ont été fixées sur la base d'un prix moyen du baril de pétrole de 24 dollars (le prix actuel du baril de brut de la mer du Nord est de 25,89 dollars) et sur une progression des salaires de 2,5% en 2002 en Allemagne. C'est peut-être là que le bât blesse. Car le prix du baril reste toujours sujet aux tensions proche-orientales, qui sont loin d'être apaisées. Surtout, la hausse estimée des salaires allemands semble trop modérée, alors que les employés de la chimie ont obtenu 3,6% d'augmentation annuelle vendredi et que IG-Metall se dirige de plus en plus vers des grèves dures pour refuser l'augmentation de 3,3% proposée par les employeurs. Christian Noyer, le vice-président de la BCE, n'a d'ailleurs pas caché ce matin devant le Parlement européen sa "préoccupation" devant la tournure qu'ont prise les négociations salariales outre-Rhin. En outre, les conséquences des élections françaises sur l'économie hexagonale et européenne restent encore indéterminées, mais, hier, Marc Touati, économiste à Natexis Banque Populaire, craignait que l'instabilité politique française ne créée un risque de "limitation des investissements directs" en France. Si la reprise est donc désormais certaine en Europe, sa pérennité reste encore sujette à caution. L'euro continue d'ailleurs d'être faible ce matin, reculant à 11h45 à 0,8873 dollars.
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