La croissance américaine moins soutenue que prévu

Après un deuxième trimestre anémique, la croissance américaine a accéléré le rythme au troisième. Selon la première estimation du département américain du Commerce, le Produit intérieur brut (PIB) américain a en effet progressé de 3,1% en rythme annuel entre juillet et septembre, après une hausse de 1,3% au deuxième trimestre. Cette statistique, susceptible d'être révisée encore à deux reprises, ressort en-deçà des prévisions des économistes, qui tablaient en moyenne sur une croissance de 3,6%. Les dépenses de consommation ont une fois de plus été le moteur principal de la croissance américaine. Elles ont augmenté de 4,2% au troisième trimestre (après 1,8% au deuxième trimestre) avec une mention particulière pour les achats d'automobiles, très vigoureux sur cette période, dopés par les crédits à taux zéro et autres promotions décidées par les constructeurs. Comme attendu la contribution des stocks et celle du commerce extérieur au PIB sont proches de zéro (-0,07 point pour les stocks et -0,13 point pour les échanges). A noter également, même si elle est très timide, la hausse de 0,6% de l'investissement industriel. Il s'agit de la première augmentation de cette composante depuis celle de 3,5% enregistrée au troisième trimestre 2000. Les achats de matériels informatiques et de logiciels ont notamment augmenté de 6,5%, soit leur plus forte hausse depuis celle de 10,9% au deuxième trimestre 2000. Reste à savoir si la tendance pourra se poursuivre au quatrième trimestre. Pour de nombreux économistes, la dégradation du marché du travail illustrée aujourd'hui par une hausse des inscriptions hebdomadaires au chômage (+16.000) va peser sur la consommation des ménages. De plus, il apparait évident que le dynamisme affiché par les achats de biens durables (+22,7%), dont la majeure partie est due au secteur automobile, ne pourra se reproduire. Dans ces conditions, ils sont nombreux à penser que la croissance américaine devrait ralentir au quatrième trimestre. Comme l'a indiqué la Réserve fédérale (Fed) dans la dernière livraison de son Livre Beige, les signes d'une croissance molle se sont multipliés. A cet égard, la publication demain de l'indice des directeurs d'achats dans le secteur manufacturier pour octobre ainsi que la diffusion des chiffres du chômage pour la même période devraient apporter quelques enseignements. Si ces données se révèlaient inquiétantes, alors les spéculations sur un assouplissement de la politique monétaire américaine reprendraient de plus belle. Pourtant la marge de manoeuvre de la Fed est étroite, les taux d'intérêt sont déjà à un plus bas de 40 ans, à 1,75%, et une nouvelle baisse pourrait aussi provoquer un mouvement de panique.
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