La demande de pétrole sera moins forte que prévu en 2002

Qu'il est loin le temps où l'on craignait une flambée du prix du pétrole en raison de l'explosion de la demande. La revue de marché de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) publiée ce vendredi vient bel et bien prouver que la poussée de fièvre du printemps dernier était avant tout psychologique. En fait, la croissance que l'on attendait vigoureuse et puissante en 2002 sera sans doute plutôt faible. Du coup, l'AIE revoit ses perspectives de demande à la baisse. Dans les pays de l'OCDE, la demande du deuxième trimestre a été inférieure de 140.000 barils par jour aux précédentes estimations, souligne l'Agence. Et au troisième trimestre, la baisse de la demande devrait atteindre 80.000 barils par jour par rapport aux précédentes prévisions. Sur l'ensemble de l'année 2002, l'AIE estime donc que la demande sera inférieure de 50.000 à 200.000 barils par jours à ses précédentes prévisions. En revanche, pour 2003, la demande devrait nettement se reprendre et l'AIE maintient sa prévision de croissance de la demande de 1,1 million de baril par jour dans les pays de l'OCDE. Parallèlement à cette baisse de la demande, la production de brut continue de progresser. En juillet, l'Opep a dépassé ses quotas de production de 1,5 million de barils par jour. Assez étrangement, les dépassements importants de production proviennent de pays plutôt favorables au maintien des quotas comme l'Iran (qui dépasse son propre quota de 160.000 barils quotidiens), l'Arabie Saoudite (50.000 barils par jour de plus) et l'Irak (170.000 barils par jour de plus). Cette réalité apportera sans doute de l'eau au moulin des pays qui souhaitent une remise en cause des quotas (Nigeria, Algérie et Venezuela). Les pays non membres de l'Opep ont également vu leur production progresser de 200.000 barils par jour.Evidemment, cette hausse de la production ne se traduit pas automatiquement par un apport de brut sur le marché, mais il montre que, structurellement, le marché pétrolier a plus tendance, pour le moment, à être en surproduction. D'autant que les stocks de brut des pays de l'OCDE ont progressé de 15 millions de barils en juillet. Une demande plus faible, du pétrole moins rare, tout est donc en place pour une détente du prix du brut, malgré la crainte d'une guerre contre l'Irak et la persistance des tensions proches-orientales.
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