Reprise des discussions salariales en Allemagne

Après 9 jours de grèves dures dans le secteur de la construction mécanique allemande, l'espoir renaît timidement aujourd'hui avec la reprise en début d'après-midi de négociations entre le syndicat IG-Metall et l'organisation patronale Gesamtmetall à Böblingen (Bade-Wurtemberg). Le différend porte sur la revalorisation des salaires dans le secteur. IG-Metall a refusé le 19 avril dernier les propositions des employeurs qui portaient sur une augmentation de 3,3% assortie d'une prime fixe de 190 euros. Le syndicat exigeait, de son côté une hausse de 6,5%.Depuis le 19 avril, les contacts entre les deux parties étaient suspendus, malgré les pressions du gouvernement. Le 6 mai, IG-Metall a déclenché des "grèves dures" dans le land de Bade-Wurtemberg. Les sites de fabrication de DaimlerChrysler et Bombardier, notamment, avaient été particulièrement touchés. Depuis lundi, la grève s'est étendue aux länders de Berlin et du Brandebourg. Aujourd'hui, 100.000 employés de Volkswagen devraient cesser le travail quelques heures sur quatre usines réparties dans toute l'Allemagne.La réunion de cet après-midi est cruciale pour l'économie allemande. L'impact de la grève ne peut encore être évalué, mais IG-Metall a eu pour objectif affiché de "frapper où ça fait mal", pour reprendre l'expression de son charismatique président Klaus Zwickel. Mais la revendication minimale du syndicat (une hausse de 4%) pourrait également avoir des conséquences négatives sur les profits des entreprises. Pour le président de la fédération des industriels BDI, Michael Rogowski, une telle augmentation des salaires serait "catastrophique". "Cela conduirait à de nouvelles pertes d'emplois", a-t-il menacé. Selon les dernières rumeurs, Gesamtmetall proposerait une augmentation des salaires de 3,8% au maximum.Du côté des économistes, on considère qu'une augmentation de 3,5% serait supportable pour l'économie et ne porterait pas préjudice à la croissance. Il conviendra cependant d'examiner l'accord avec précaution. L'impact sera moins fort si les augmentations sont diluées dans le temps et si des primes fixes sont acordées. La menace de l'inflation ne peut cependant pas être écartée. La BCE l'a maintes fois rappelé : une hausse importante des salaires en Allemagne entraînerait une réaction de la part de l'institution financière européenne. Au regard des niveaux de l'inflation dans la zone euro, la BCE ne peut se permettre de prendre de risques à ce sujet. Mais un relèvement des taux européens mettrait à mal la fragile croissance du Vieux continent.Quoi qu'il en soit, les problèmes sociaux sont loin d'être terminés en Allemagne. Dans la foulée de ce conflit dans la métallurgie qui concerne 3,6 millions de salariés, des discussions sur les salaires ont commencé dans le secteur de la construction (950.000 salariés) où le syndicat IG-Bau réclame une hausse des rémunérations de 4,5%. De plus, lundi, les négociations salariales ont été suspendues dans le secteur de la vente de détail en Rhénanie du Nord-Westphalie. La menace du conflit social de grande ampleur n'est donc pas encore écartée en Allemagne.
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