L'année a été rude pour Richemont

Gros temps autour du second groupe mondial de luxe, la Compagnie financière Richemont. Le groupe suisse, qui est notamment propriétaire de marques comme Cartier, Piaget ou Mont Blanc, a annoncé un bénéfice opérationnel en baisse de 32% à 482 millions d'euros pour son exercice 2001/2002 qui s'est achevé le 31 mars. Même si la chute est impressionnante, elle reste inférieure à ce que laissaient entendre les analystes, qui tablaient en moyenne sur un bénéfice opérationnel de 475 millions d'euros. Le résultat net recule de 15% à 826 millions d'euros.Certes, les ventes du groupe ont progressé de 5% sur un an à 3,86 milliards d'euros, mais cette hausse est en grande partie due à la consolidation des résultats de certaines acquisitions comme l'horloger Jaeger-LeCoultre. A périmètre équivalent, les ventes de Richemont reculent de 1%. Le recul de la rentabilité du groupe s'explique d'abord par la mauvaise santé du marché du luxe, notamment aux Etats-Unis. Les ventes baissent ainsi de 6% sur le continent américain, tandis qu'elles n'ont progressé que de 3% au Japon, qui était jusqu'ici une des places fortes des dépenses de produits de luxe. La récession qui touche l'archipel et le coup de froid sur l'économie américaine ont donc frappé de plein fouet les comptes du groupe suisse. Mais ce recul du bénéfice opérationnel trouve surtout son explication, selon le directeur général de Richemont Johann Rupert, dans le coût des acquisitions de trois horlogers de luxe et dans la réorganisation du système de distribution et de fabrication. Le groupe a en effet ouvert de nouveaux magasins et développé de nouveaux lieux de production, ce qui a fait grimper les dépenses opérationnelles de 14% sur l'année. Enfin, les taux de change défavorables du yen et de l'euro par rapport au dollar ont lourdement pénalisé les comptes du groupe.Pour l'avenir, Richemont s'efforce de rester optimiste. Il augmente ainsi son dividende de 7% à 32 centimes d'euros par action. Johann Rupert indique qu'il sent frémir à nouveau le marché et qu'il a pu constater une hausse de 4% des ventes de détail en avril et en mai. Il reste certes prudent en mettant comme condition à la reprise de la demande le rebond durable de l'économie mondiale. Mais, selon lui, Richemont a investi pour l'avenir lors de son précédent exercice et devrait en récolter les fruits. Le directeur général résume la stratégie actuelle du groupe dans un style très suisse : "comme la vie, les affaires ne sont pas un sprint".Ce jeudi à Genève, le titre Richemont a perdu 1,06% à 37,45 francs suisses.
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