Consommateurs et industriels américains refusent de céder au pessimisme

C'est le paradoxe américain: malgré des revenus qui ont stagné en juillet, les ménages ont continué à consommer sur un rythme soutenu. Entre juin et juillet, les dépenses de consommation des ménages aux Etats-Unis ont augmenté de 1%, c'est la plus forte progression mensuelle depuis celle de 2,6% enregistrée le mois d'octobre dernier. Malgré les scandales financiers et la nouvelle chute des marchés boursiers, les Américains ne resserrent donc pas les cordons de la bourse. Mais avec des salaires et plus globalement des revenus qui ne bougent plus, c'est logiquement l'épargne qui fond. Le taux d'épargne des ménages est ressorti le mois dernier à 3,4%, après 4,2% en juin.La progression de la consommation des ménages s'explique avant tout par une hausse de 3,7% des dépenses de biens durables, la plus forte depuis octobre 2001. Dans cette catégorie de biens, c'est surtout le secteur automobile qui a été l'objet de l'intérêt des Américains. Il faut sans doute y voir les conséquences des offres commerciales attractives mises en place par les constructeurs pour séduire les consommateurs. Il est à remarquer qu'en octobre 2001, les constructeurs avaient concédé des prêts à taux zéro pour soutenir la consommation à la suite des attentats du 11 septembre.Le bon niveau de la consommation se traduit concrètement dans le moral des entreprises comme l'illustre la publication de l'indice d'activité dans le secteur manufacturier de la région de Chicago. Alors que les analystes tablaient sur un niveau inchangé de cet indicateur entre juillet et août, il signe un bond important à 54,9, après 51,5. Il apparait néanmoins difficile d'imaginer que la consommation américaine reste sur des niveaux élevés si les revenus continuent à stagner. Et ce d'autant que le moral des Américains s'effrite chaque mois un peu plus comme en témoigne l'indice de l'université du Michigan en recul à 87,6 en août après 88,1 en juillet. D'ores et déjà, les chiffres de la croissance au deuxième trimestre, +1,1%, ont montré un certain ralentissement de l'appétit consumériste outre-Atlantique. Une inquiétude de plus alors que l'investissement tarde à reprendre de la vigueur et que l'atonie règne aussi bien au Japon que dans la zone euro. Si la situation du marché de l'emploi aux Etats-Unis se dégrade un peu plus, il y a fort à craindre que la première économie mondiale ne renoue avec la récession dans les trimestres à venir. latribune.f
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