L'euro de nouveau à parité avec le dollar

La faible dynamique des services dans la zone euro en octobre n'affecte pas la monnaie unique. Avec un indice d'activité à 50,1, ce secteur n'est plus en expansion et les anticipations, en chute libre, ne permettent pas d'envisager un retournement de tendance. C'est d'autant plus préoccupant que la semaine dernière une série de chiffres (Ifo en Allemagne, enquête dans l'industrie en France, contraction de l'activité manufacturière dans la zone euro) ont parfaitement illustré la faiblesse actuelle de l'économie européenne. Mais sur le marché des changes, les investisseurs ont décidé pour le moment d'accorder leur préférence à l'euro plutôt qu'au billet vert. En conséquence ce matin, comme vendredi dernier, la monnaie unique européenne est revenue à la parité. Un euro s'échangeait vers 18 heures contre 1,0005 dollar.L'appréciation de l'euro face au billet vert, très nette depuis la fin de la semaine dernière, a plusieurs explications. Tout d'abord, la monnaie européenne bénéficie de la très mauvaise passe statistique traversée par l'économie américaine. Dégringolade du moral des consommateurs, croissance du PIB au troisième trimestre inférieure aux attentes, taux de chômage en hausse à 5,7%, contraction des dépenses de consommation en septembre et nouveau recul de l'indice ISM dans le secteur manufacturier, tout a contribué à miner la confiance dans la reprise américaine. La tenue des élections de mi-mandat a par ailleurs renforcé cette sensation qu'ont les Américains de naviguer à vue. Ces mauvais chiffres ont également renforcé les anticipations de baisse des taux d'intérêt outre-Atlantique. Pour répondre à ce nouvel accès de faiblesse de l'activité, la Réserve fédérale américaine pourrait décider d'utiliser sa dernière cartouche en desserrant d'un nouveau cran sa politique monétaire. Dernier élément à porter à la sagacité des sages de la Fed, le recul de l'indice d'activité dans les services en octobre. Certes à 53,1, il reste au dessus du seuil des 50 qui marque la frontière entre expansion et contraction de l'activité, mais son affaiblissement est un argument de plus en faveur d'un assouplissement de la politique monétaire. Déjà à un plus bas de 40 ans à 1,75%, le loyer de l'argent pourrait être abaissé d'un quart ou d'un demi-point demain à l'issue de la réunion du comité de politique monétaire de la Fed. De quoi augmenter encore le différentiel de rendement - actuellement de 150 points de base en faveur de l'euro - entre les deux monnaies. De son côté, la Banque centrale européenne semble moins pressée d'agir. Malgré la déterioration de la conjoncture en Europe, les gardiens de l'euro ont trouvé dans le débat actuel sur la réduction des déficits budgétaires un argument supplémentaire en faveur du maintien du statu quo monétaire. La BCE peut évidemment toujours brandir la menace de l'inflation, qui reste toujours au-dessus de l'objectif de 2%, mais cet épouvantail pourrait disparaître avec le redressement de l'euro qui constitue un solide rempart contre l'inflation importée.
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