Bond record de la confiance des consommateurs aux Etats-Unis

Les indices américains se suivent et se ressemblent ces dernières semaines, dépassant tous allègrement les consensus des observateurs. Encore aujourd'hui, deux indices ont surpris par leur vigueur, confortant l'idée d'un rebond spectaculaire de début d'année pour l'économie américaine.On attendait d'abord l'indice de confiance des consommateurs américain délivré par le Conference Board, qui fait autorité. Ce dernier montre une spectaculaire accélération en mars, en passant de 95 à 110,2, soit un bond de 15,2 points. En février, cet indice avait légèrement décliné. Le consensus du marché se situait autour de 98, les plus téméraires, comme les économistes de Fortis, visaient 100 au plus.Les ménages américains semblent donc avoir retrouvé une confiance de fer. Le détail du baromètre du Conference Board le prouve. Ainsi, l'indice sur la situation présente gagne 15,1 points en passant de 96,4 à 111,5. L'indice des attentes pour les six prochains mois passe, lui, de 94 à 109,3.L'explication de cette euphorie réside dans "l'amélioration du climat des affaires et des conditions du marché", a précisé le directeur du centre de recherche sur la consommation du Conference Board, Lynn Franco. 20,7% des consommateurs considèrent désormais en effet que le climat des affaires est "bon" (contre 17,6% en février). Ils sont 25% à penser que ce climat va encore s'améliorer dans les six prochains mois (contre 22,3% en février).Sur le plan de l'emploi, 20,6% des consommateurs jugent que la situation de l'emploi est "bonne" (ils étaient 18,2% en février). Sur les six prochains mois, 20,6% des ménages interrogés estiment que la situation de l'emploi va s'améliorer (contre 18,3% en février). Plus significativement, ils sont seulement 13,6% à attendre une dégradation de la situation de l'emploi (contre 19,5% en février).Cette progression de l'indice du Conference Board est la plus importante depuis 25 ans. La confiance des consommateurs pourrait être un élément important de soutien à la reprise américaine qui s'annonce décidément plus vigoureuse que prévu.D'autant qu'un autre indicateur s'est montré fort bon aujourd'hui. En effet, pour le troisième mois consécutif, les commandes de biens durables aux Etats-Unis s'affichent en hausse. En février, elles ont progressé de 1,5%, dépassant les attentes des économistes qui tablaient en moyenne sur une progression de 1% selon le consensus établi par Reuters. La nette hausse enregistrée le mois dernier dans les biens durables est cependant surtout le fruit d'un bond de 78,6% des nouvelles commandes dans le secteur de la défense. Les transports ont également nettement contribué à cette performance, puisque les commandes d'avions commerciaux ont augmenté de 41%.A l'inverse, d'autres secteurs, considérés généralement comme moins volatils, s'affichent en baisse. C'est le cas notamment des semi-conducteurs et de l'informatique. La reprise amorcée dans l'industrie américaine ne profite donc pas de la même manière à tous les segments de la première économie mondiale et les investissements restent un point faible de la croissance américaine en cours.Pour autant, deux responsables de la Fed, William Mac Donough, président de la Réserve de New York, et Robert Mac Teer, président de la Réserve de Dallas, ont confirmé le scénario d'un rebond fort. Ce dernier a indiqué que des taux de croissance de 5 à 6% pour le premier trimestre et de 4% pour le deuxième étaient "plausibles". William Mac Donough a, lui, confirmé "que les conditions pour un rebond sont en place". Il a ajouté que le risque d'inflation était limité du fait "d'un dollar fort et d'une économie encore au ralenti". La Fed considère donc que l'économie n'a pas repris un rythme de croissance suffisant pour enflammer les prix. Mac Donough a d'ailleurs tenu à modérer l'enthousiasme actuel. Pour lui, il faudra "un temps considérable" pour recréer les 1,5 million d'emplois perdus durant la récession. De plus, il considère, comme d'ailleurs Robert Mac Teer, que la croissance s'est accélérée au premier trimestre du fait de la réduction des stocks à la fin 2001. Ce stimulant ne pourra être que "momentané". Autrement dit, la Fed considère que l'économie américaine ne pourra retrouver la croissance que lorsque l'investissement sera reparti. La forte hausse annoncée aujourd'hui de la confiance des consommateurs pourrait, à terme, favoriser une telle reprise de l'investissement. Mais la Fed préfère apparemment attendre confirmation de ce schéma avant de relever les taux.En conséquences, les bons chiffres d'aujourd'hui ont rendu les marchés enthousiastes alors que ces dernières semaines, les bons indicateurs leur faisaient craindre une remontée rapide des taux. Cette fois, l'aspect rassurant des déclarations de William Mac Donough leur permet de se laisser aller à l'optimisme. A 17h, le Dow Jones gagnait 1,08% et le Nasdaq 1,04%.latribune.f
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