Non-lieu requis pour Jean-Claude Trichet dans l'affaire Crédit Lyonnais

Dans l'une des nombreuses composantes de l'affaire Crédit Lyonnais, le parquet de Paris a requis un non-lieu pour Jean-Claude Trichet, actuel gouverneur de la banque de France. Ce dernier était mis en examen au sujet d'une éventuelle falsification de comptes de la banque nationalisée en 1992, alors qu'il était directeur du Trésor. La décision finale relève désormais du juge d'instruction Philippe Courroye qui peut, soit suivre la requête du parquet et mettre Jean-Claude Trichet hors de cause, soit le déférer devant le tribunal correctionnel. Cette décision devrait être prise dans les semaines qui viennent.Rappelons que les soupçons à l'encontre de Jean-Claude Trichet étaient nés de déclarations de l'ancien président du Crédit Lyonnais Jean-Yves Haberer. Ce dernier avait affirmé avoir dissimulé des informations financières sur ordre de Bercy. Des notes de la direction du Trésor avaient, par la suite, fait soupçonner M. Trichet d'avoir influencé, dans cette affaire, ses ministres de tutelle, Pierre Bérégovoy et Michel Sapin. Une version évidemment catégoriquement démentie par Jean-Claude Trichet qui a toujours affirmé avoir mis en garde les ministres sur la situation du Lyonnais. Une version aujourd'hui suivie par le parquet.Cette affaire reste une épine dans le pied du gouverneur de la Banque qui ne peut espérer succéder au Néerlandais Wim Duisenberg en juillet 2003 que s'il est entièrement blanchi dans cette affaire. Lors de sa mise en examen en avril 2000, de nombreuses voix s'étaient élevées pour protester contre l'arrivée à la tête de l'institut monétaire européen d'une personne impliquée dans un scandale financier de l'ampleur de celui du Crédit Lyonnais. Des critiques susceptibles de remettre en cause l'accord implicite passé entre la France et ses partenaires en 1998 et qui prévoyait l'arrivée du Français à la présidence de la BCE à la mi-mandat de Wim Duisenberg.Du côté de la BCE, on s'est refusé à tout commentaire à propos de la décision du parquet de Paris. Depuis ce vendredi, après la fin du mandat de Christian Noyer remplacé par le Grec Lucas Papademos, la France ne compte plus de représentant au sein du directoire de la BCE. Paris compte donc sur la nomination de Jean-Claude Trichet pour faire son retour dans un an au sein de l'instance dirigeante de la banque centrale. Plusieurs pays européens ont récemment apporté leur appui à ce scénario.
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